Cet article, datant de juin 2023, a été mis à jour le 15 mai 2025
Au-delà des ravages qu’elle engendre sur la santé humaine, l’industrie du tabac laisse également dans son sillage une empreinte écologique désastreuse.
Tout au long de son cycle de vie, depuis la déforestation jusqu’à la pollution des sols et de l’eau, elle porte atteinte aux écosystèmes qui nous entourent.
Il est temps de mettre en lumière cette réalité alarmante que vous ignorez peut-être !
Les mégots : des bombes écotoxiques
Chaque année 4500 milliards de mégots sont jetés par terre à travers le monde.
Résultat : le mégot est le premier déchet que l’on retrouve en ville, aux abords des cours d’eau et sur les plages.
Les mégots sont présents en quantité démesurée dans l’Océan : selon le Centre d’Information sur l’Eau, près de 40% des 11 milliards de mégots jetés chaque jour finissent leur course dans l’Océan.
C’est un véritable fléau environnemental avec une double pollution à la fois plastique, liée au filtre en acétate de cellulose, et chimique, en raison des substances toxiques présentes dans le tabac.
Le mégot va, au contact de l’eau, se dégrader en micro et nano-particules de plastique, relâchant alors quelques 7 000 substances chimiques toxiques qu’il contient telles que la nicotine, l’arsenic, le mercure, l’ammoniaque ou le plomb.
La seule nicotine d’un mégot, libérée en 24H, peut contaminer jusqu’à 1000L d’eau !
Ces polluants vont directement impacter les écosystèmes marins : des études révèlent que les rejets toxiques des mégots peuvent inhiber le développement des plantes aquatiques et libérer suffisamment de toxines pour entraîner un taux de mortalité de 50 % chez les poissons dans les 96 heures.
Le principe « pollueur-payeur » à la traîne
Pour lutter contre la pollution par les mégots, l’Union européenne a adopté, en 2019, dans le cadre de la directive sur les produits plastiques à usage unique, des mesures relatives à l’extension de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP).
En application du principe pollueur-payeur, les producteurs de tabac doivent être contraints de couvrir les coûts liés au nettoyage, à la collecte, au transport et au traitement des mégots de cigarettes. Ils sont également tenus de prendre en charge les coûts liés aux différentes campagnes de sensibilisation (contre le tabac) mises en place.
Malheureusement, si de telles mesures semblent aller dans le bon sens en apparence, Surfrider, en tant que membre de Rethink Plastic Alliance, reste particulièrement préoccupée par les lacunes et les retards pris dans la mise en oeuvre des nouvelles règles censées attribuer, aux fabricants de tabac, la responsabilité et les coûts liés à la pollution causée par les mégots.
Nos préoccupations sont principalement liées :
- au manque de transparence concernant les mécanismes de collecte et de financement mis en place par l’industrie du tabac,
- à l’absence de contrôle indépendant, permettant de garantir que les entreprises respectent vraiment leurs obligations environnementales.
- à la faiblesse des objectif fixés pour la réduction et la collecte des déchets de cigarettes, notamment face à l’ampleur du problème,
- à l’inefficacité des mesures de sensibilisation proposées par l’industrie du tabac, jugées de faible impact et ne ciblant pas suffisamment les comportements des fumeurs,
- au fait que l’industrie du tabac semble loin de supporter les coûts réels de la pollution qu’elle génère, laissant cette charge aux collectivités et aux contribuables,
- aux risques de greenwashing émanant des entreprises de l’industrie du tabac.
Les « puff », ou quand l’industrie du tabac rivalise d’ingéniosité pour détruire l’environnement
Composées de plastique et de batteries au lithium, les cigarettes électroniques jetables ou “puff”, sont de nouveaux déchets venant s’ajouter aux mégots. Ces nouveaux produits, créent par l’industrie du tabac pour séduire les plus jeunes grâce à un prix défiant toute concurrence et des goûts à faire palir de jalousie les Chupa Chups, se retrouvent déjà dans l’environnement, entrainant alors des conséquences désastreuses.
Ces dispositifs rejoignent les plus de 50 millions de tonnes déchets électriques et électroniques produits dans le monde. Ces déchets constituent d’ailleurs, selon les Nation Unies, la première source de pollution. Les batteries, qui ont déjà nécessité beaucoup d’eau pour l’extraction du lithium, entrainent, lorsqu’elles finissent dans l’environnement, la fuite de métaux lourds (tels que le mercure, le plomb ou le brome), d’acide et de nicotine causant des effets néfastes sur la santé des écosystèmes.
Au-delà même de la pollution chimique qu’elles engendrent, et parce qu’elles sont à usage unique et non recyclable (les batteries étant directement moulées dans le plastique), ces cigarettes électroniques jetables contribuent à la pollution plastique globale.
L’industrie du tabac doit être tenue responsable de son impact
Malgré les conséquences désastreuses de ses activités sur la planète et l’écotoxicité de ses produits, l’industrie du tabac bénéficie d’une image socialement acceptable de la part de l’opinion publique et des institutions en se prévalant d’actions environnementales positives à grand renfort de labels RSE.
Face à ce constat nous appelons, avec l’Alliance Contre le Tabac Française à :
– Inscrire dans le droit de l’Union européenne l’interdiction pour l’industrie du tabac de promouvoir auprès du public des activités de responsabilité environnementale
– Interdire la cigarette électronique jetable du type Puff
#STOPCIGARETTESPOLLUTION
L’industrie du tabac tue aussi l’environnement.
Il est urgent de prendre conscience des réels impacts de l’industrie du tabac, et ce à tous les niveaux !
Aidez-nous à préserver l’océan en ne jetant aucun mégot ou produit du tabac dans l’environnement.
Pour en savoir plus : Consultez notre communiqué de presse
Pour arrêter de fumer : https://www.tabac-info-service.fr/ ou par téléphone au 39 89