Rejets dans le bassin d’Arcachon : Lettre ouverte à Monsieur le Préfet de Gironde

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Monsieur le Préfet,

Le 5 juillet 2012, l’affaissement d’une cuve de la papeterie Smurfit contenant de la liqueur noire  provoquait une pollution considérable du milieu aquatique girondin. Le 9 juillet, en urgence, la préfecture adoptait un arrêté autorisant le rejet de déchets nocifs en mer. Surfrider Foundation Europe avait demandé la suspension de cet arrêté.

Le 3 août 2012, par voie de presse, nous avons été informés d’un nouvel arrêté autorisant de nouveau les rejets dans l’Atlantique. Moi, Gardien de la Côte au sein de Surfrider Foundation Europe, je ne peux que déplorer la volonté de la préfecture et de l’industriel de passer outre les appels à la prudence de la société civile. En prenant ce nouvel arrêté, la préfecture fait deux choses : d’une part, elle rend possible la volonté de l’industriel de rejeter l’intégralité de la cuve remplie de liqueur noire dans l’océan via l’émissaire du Wharf de la Salie et d’autre part, elle rend caduque le référé posé par les professionnels, les associations environnementales du bassin et Surfrider Foundation Europe. En stratège, je dirai que c’est un coup de maître ! En tant que citoyen, je ne peux qu’être écoeuré par la méthode. Nous, Surfrider Foundation Europe et les autres associations respectons les règles du jeu démocratiques en nous appuyant sur le système juridique existant : nous attaquons, comme la loi nous y invite, l’arrêté au Tribunal administratif et au moment où l’industriel peut être contraint de changer ses plans, un nouvel arrêté est publié, qui rend l’ancien obsolète et donc inattaquable devant les tribunaux !

Nous prenons acte de plusieurs choses : La première, c’est que l’arrêté du 9 juillet 2012 n’a plus lieu d’être et donc qu’il est vain de s’entêter dans un référé qui conteste un texte qui n’est plus en vigueur. La seconde, c’est que depuis ce nouvel accident écologique, nous, citoyens et ses représentants, subissons ce revirement de bord sans plus pouvoir réagir par les voies légales. La multiplication des réunions (CLIS, SIBA etc.) n’a servi qu’à faire gagner du temps à Smurfit et l’Etat, en l’occurrence la DREAL. Les difficultés qu’a faites la préfecture pour nous fournir les pièces du dossier sont intolérables. Au-delà des lourdeurs administratives, nous avons subi le manque de transparence et la dissimulation des services de l’Etat pour nous empêcher de pouvoir, simplement, avoir accès à nos textes de loi ! C’est une situation de fait que nous ne pouvons que dénoncer et condamner sans ambages.

Nous avons pris un coup sur la tête depuis le 3 Août. Mais nous ne nous décourageons pas et nous continuons notre combat, un combat porté massivement par les citoyens et la société civile.

Le Gardien de la Côte et Surfrider Foundation Europe

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