Des scientifiques américains et des responsables de la société pétrolière British Petroleum (BP) ont déclaré, au terme d’une enquête, que du pétrole s’était échappé dans le golfe du Mexique. La substance luisante a été détectée non loin des débris du puits à l’origine de la marée noire de 2010. Alors que les autorités américaines minimisent les répercussions environnementales de la fuite, Surfrider Foundation Europe tire la sonnette d’alarme.
L’incendie de Deepwater Horizon refait surface
L’explosion de la plateforme de forage de pétrole et de gaz, Deepwater Horizon, située au Golfe du Mexique avait enclenché, en avril 2010, un incendie aux conséquences humaines et environnementales catastrophiques. Parmi les 115 personnes présentes sur la plateforme pétrolière, onze avaient été portées disparues avant d’être officiellement déclarées décédées. Deux jours après l’explosion, la plateforme exploitée par l’entreprise BP (Royaume-Uni) coulait à 1500 mètres de profondeur. Avec 780 millions de litres de pétrole en mer, les Etats-Unis ont connu, à la suite de cet incendie, la pire marée noire de leur Histoire. Un plan d’urgence avait été lancé dès le 28 avril 2010, mais le puits fut officiellement scellé que le 15 juillet 2010.
Un lien vient d’être établi scientifiquement entre la nappe détectée en septembre dernier et la marée noire de 2010. En effet, selon un communiqué des autorités gouvernementales américaines, le pétrole prélevé dernièrement en surface est de même composition que celui de la marée noire. Même s’il est tentant d’émettre une déduction rapide, il n’est cependant pas possible d’être sûr que la fuite provienne exactement du puits de pétrole.
D’où vient la fuite dans ce cas ?
La source exacte de la fuite de pétrole est encore à déterminer, et les autorités ne souhaitent pas établir de conclusions trop hâtives, malgré les derniers résultats comparatistes révélateurs. L’enquête a démontré cependant que du pétrole pourrait s’être échappé d’un tuyau de métal, long d’un peu plus d’un kilomètre qui relie l’ancienne plateforme de forage Deepwater Horizon aux puits de Macondo.
Bien que les autorités américaines soient dans le déni en affirmant qu’il n’y a « pas de danger pour l’environnement » parce que la fuite représenterait une « petite quantité de pétrole », une étude scientifique (avec photo satellitaire à l’appui) montre bien que la nappe mesure désormais cinq kilomètres de long.
Surfrider Foundation Europe déplore qu’un cadre juridique international, concernant la sécurité préventive des plateformes de forage offshore, soit encore ambigu et espère une avancée en termes de réglementation internationale.
Une conférence publique sur la sécurité du transport maritime aura lieu au centre de congrès Le Bellevue de Biarritz, les 22 et 23 novembre 2012. Son programme éclectique pourra éveiller la sensibilité du public et permettra d’ériger une pensée collective de la catastrophe.
Nous rappelons également que le rapport Sécurité Maritime est désormais consultable et téléchargeable (en français, anglais et espagnol) sur le site Prestige10th.com.
Léa Arrizabalaga, Rédactrice environnement
