Le Pacte pour l’Océan (Oceans Pact) de l’UE doit s’attaquer aux activités destructrices pour l’océan, alertent les ONG

Communiqué de presse 12 mai 2025 | Pour diffusion immédiate

Une version préliminaire du très attendu Pacte pour l’Océan de la Commission européenne a fuité, suscitant de vives inquiétudes parmi les ONG environnementales marines (« Blue NGOs »). Si le document évoque des avancées en matière d’application des lois existantes, les ONG avertissent qu’il ne contient pas d’actions concrètes pour répondre aux menaces les plus urgentes qui pèsent sur la vie marine et la biodiversité.

Les ONG saluent la volonté d’améliorer la mise en œuvre des engagements européens et internationaux, notamment la proposition d’une nouvelle « stratégie de mise en œuvre ». Toutefois, elles s’alarment de l’absence de mesures concrètes pour renforcer la résilience du secteur de la pêche face au changement climatique et à l’effondrement écologique. Le texte ne traite pas non plus de questions clés comme le chalutage de fond dans les aires marines protégées, la surpêche, la pollution croissante aux microplastiques ou encore le manque d’engagements financiers pour la protection marine.

L’absence de référence au Plan d’Action Marin de 2023 (Marine Action Plan de 2023) qui proposait des mesures concrètes pour aligner pêche et protection marine, comme l’élimination progressive du chalutage de fond dans les AMP et une transition juste vers une pêche à faible impact – est préoccupante. La Commission doit impérativement combler ces lacunes.

ClientEarth, Oceana, Surfrider Foundation Europe, Seas At Risk, BirdLife et le WWF EPO déclarent :

« Ce projet de Pacte montre que la Commission comprend la nécessité de combler le fossé entre législation et action. Mais les bonnes intentions sans actions décisives ne suffisent pas. Il est inquiétant que le Pacte n’identifie pas et ne traite pas les activités les plus destructrices encore autorisées dans les eaux européennes : sans les affronter directement, ce Pacte risque de devenir une stratégie bien intentionnée mais sans impact réel. »

« Le Pacte pour l’Océan, en l’état, passe à côté de l’essentiel : l’état dégradé des mers européennes est directement lié aux activités humaines sur terre et en mer. Il est urgent de passer à une économie bleue régénératrice et inclusive, bénéfique à la fois pour les personnes et la planète. Le tourisme côtier et la pêche, qui génèrent l’essentiel des emplois dans l’économie bleue, dépendent directement d’un océan en bonne santé. »

L’absence de nouvelles actions concrètes dans ce projet est d’autant plus surprenante qu’il a fait l’objet d’une vaste consultation des parties prenantes, et que plus de 140 organisations ont proposé des mesures détaillées dans leur Blue Manifesto, véritable feuille de route pour permettre à l’UE d’atteindre un océan en bonne santé.

Pour les ONG, combler ces lacunes représente une opportunité importante pour que l’Union européenne renforce sa position et affirme son leadership lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’Océan.

Les ONG concluent :
« Pour respecter son engagement en faveur de l’Océan, l’UE doit combler ces lacunes abyssales avant qu’il ne soit trop tard. Des objectifs clairs, des mesures contraignantes et des financements adaptés sont essentiels pour véritablement protéger les écosystèmes marins et garantir une gouvernance océanique durable. »

La version finale du Pacte pour l’Océan est attendue pour le 4 juin 2025, juste avant la Conférence des Nations Unies sur l’Océan à Nice, France.

FIN

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