Saviez-vous que 9 fois sur 10, les achats que vous faites en ligne sont transportés par voie maritime ? Les produits que l’on achète à l’occasion des fêtes de noël ne sont, pour beaucoup, pas fabriqués en Europe et doivent donc travers l’Océan pour arriver jusque sous le sapin.
Prenons l’exemple d’une console offerte à Noël : fabriquée majoritairement en Chine ou au Japon, elle parcourt entre 10 000 et 20 000 kilomètres par voie maritime, traversant l’océan Indien puis la mer Méditerranée ou contournant l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance pour rejoindre les ports européens. Un trajet de 28 à 35 jours en moyenne. Cette console rejoint ensuite des dizaines de milliers d’autres produits – jouets, textiles, smartphones, équipements électroniques – qui convergent vers nos rayons en cette période de fêtes.
Notre mode de consommation frénétique actuel, basé sur une accumulation des biens, a des impacts néfastes sur l’environnement. L’enjeu du transport maritime est d’autant plus crucial en cette période de fête, alors que des foules entières se ruent dans les magasins ou en ligne pour acheter en masse. Les entreprises européennes anticipent massivement leurs stocks pour Noël, le Black Friday et les fêtes de fin d’année, engendrant une augmentation des volumes de transport maritime de 35% entre septembre et décembre.
Appareils multimédias, jouets, textiles sont autant de produits traversant les mers jusqu’à nos rayons, à un prix dérisoire pour nous mais très élevé pour l’Océan.
Le transport maritime, une source de pollution considérable pour l’Océan
Aujourd’hui, si les fabricants et les distributeurs semblent faire de plus en plus attention à l’empreinte écologique de la confection et de l’emballage des produits, leurs conditions de transport ne sont en revanche quasiment jamais pris en compte. Pourtant le défi est de taille.
Responsable d’environ 3% des émissions de GES et particulièrement nocif pour les écosystèmes marins, le transport maritime représente l’une des faces sombres de ces fêtes de fin d’année et participe à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Mais le transport maritime est également responsable de pollutions plus insidieuses, qui forment la grande majorité des pollutions affectant le milieu marin :
- Les dégazages : ils correspondent au déversement intentionnel des cuves comportant des résidus d’hydrocarbure issus de la propulsion du navire.
- Le déversement des eaux de ballast : servant à équilibrer un navire lors de son chargement et déchargement, ces eaux contiennent des micro-organismes aquatiques transportés de port en port dont certaines espèces invasives sont susceptibles de menacer l’équilibre des écosystèmes endémiques.
- Les pollutions domestiques : elles correspondent aux eaux noires ou grises chargées en matières polluantes ; peintures « antifouling » utilisées pour l’entretien du navire et la lutte contre la corrosion notamment grâce aux biocides qu’elles contiennent et qui relâchent des substances nocives pour les espèces aquatiques ; déchets produits par les navires et leurs équipages rejetés en mer.
Autant de sources de pollution qui impactent directement les écosystèmes marins et contribuent à la dégradation de la biodiversité, affectant aussi bien la faune que la flore océanique. Ces pollutions chroniques s’accumulent dans le temps et fragilisent durablement l’équilibre des océans, nos alliés essentiels dans la régulation du climat mondial.
Comment passer un Noël plus respectueux de l'Océan ?
Quel est l'impact du transport maritime sur l'Océan pendant les fêtes de Noël ?
Le transport maritime connaît une hausse de 35% entre septembre et décembre pour acheminer les cadeaux de Noël. Ce secteur représente 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre et génère des pollutions chroniques : dégazages illégaux, rejets d’eaux de ballast transportant des espèces invasives, et pollutions domestiques des navires. Ces impacts fragilisent durablement les écosystèmes marins et la biodiversité océanique.
Comment choisir des cadeaux de Noël qui protègent l'Océan ?
Privilégiez les produits fabriqués localement ou en Europe pour réduire drastiquement les distances de transport maritime.
Optez pour des cadeaux certifiés par des labels environnementaux (FSC, PEFC, GOTS, Écolabel Européen) ou donnez une seconde vie aux objets en achetant d’occasion ou reconditionné.
Pensez aussi aux cadeaux dématérialisés comme des expériences à partager qui évitent toute fabrication et transport.
Pourquoi regrouper mes achats en ligne pour protéger l'environnement ?
Regrouper vos commandes en ligne réduit le nombre de trajets maritimes et routiers nécessaires à la livraison. Moins de colis individuels signifie moins d’émissions de CO₂, moins de pollution liée aux emballages et une optimisation logistique globale.
Choisir des options de livraison moins rapides permet également de mutualiser davantage les transports.
Quels labels environnementaux privilégier pour les cadeaux de Noël ?
Pour les jouets en bois : FSC ou PEFC garantissent une gestion durable des forêts.
Pour les textiles : GOTS certifie les fibres biologiques et Oeko-Tex Standard 100 l’absence de substances nocives.
Pour d’autres produits : le Nordic Swan Ecolabel ou l’Écolabel Européen assurent une faible empreinte environnementale.
Consultez le guide de l’ADEME pour découvrir d’autres certifications fiables.
Quels types de jouets choisir pour un Noël écologique ?
Privilégiez les jouets en bois et matières naturelles plutôt qu’en plastique.
Évitez les jouets parfumés qui émettent des composés organiques volatils irritants.
Optez pour des jouets sans pile ou sur batterie pour limiter la consommation d’énergie.
Ces choix protègent à la fois la santé des enfants et l’environnement en réduisant l’impact du transport maritime et de la fabrication.
Multiplication des accidents et des pollutions liées au transport maritime
La multiplication des accidents et des pollutions liées au transport maritime a forcé l’évolution de la législation de ce secteur. Malheureusement, il génère encore de multiples impacts négatifs sur l’Océan : introduction d’espèces invasives, collision avec les cétacés, perte de conteneurs ou encore marées noires.
Depuis 2014, Surfrider Foundation mène des études sur les pertes de conteneurs afin de les quantifier et d’identifier leurs impacts et leurs origines. Le premier résultat avait permis de répertorier, de comptabiliser et tracer 13 441 conteneurs perdus en mer entre 1994 et 2013.
Le nouveau recensement effectué par Surfrider pour la période comprise entre les années de 2015 à 2018 conclut à l’identification et la traçabilité de la perte de 2 563 conteneurs supplémentaires. Sur ces milliers perdus chaque année, seulement 2,6% sont récupérés.
Lire aussi :Le rapport de Surfrider sur la perte de conteneurs
Le transport maritime mondial doit relever le défi de la transition écologique. En utilisant ce mode de transport de marchandises, les marques participent aux effets néfastes du transport maritime sur l’environnement et à la pollution de l’Océan. Il est de leur responsabilité de choisir des armateurs respectueux des normes environnementales et sociales.
Chaque geste compte. En tant que consommateurs, nous avons le pouvoir d’influencer les pratiques de l’industrie maritime en choisissant consciemment ce que nous achetons et comment nous l’achetons. Pour un Noël qui respecte l’Océan, commençons par nos choix de cadeaux.