CURL

Le projet CURL s’inscrit dans un contexte préoccupant où les connaissances sur l’exposition des usagers de la mer aux substances chimiques demeurent largement insuffisantes.
Alors que les masses d’eaux littorales font l’objet d’un monitoring chimique dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau, les eaux de baignade ne bénéficient d’un suivi que pendant seulement deux mois dans l’année.
Cette situation révèle une incohérence flagrante dans la législation actuelle, qui ne prend pas suffisamment en compte la diversité des paramètres, des fréquentations et des usages du milieu marin.

Par ailleurs, le manque criant d’études sanitaires laisse les impacts sur la santé humaine largement méconnus.

Face à ce constat, Surfrider Foundation a développé le projet CURL avec une ambition claire : évaluer le niveau d’exposition des pratiquants d’activités nautiques aux substances chimiques présentes dans le milieu marin.

Cette démarche s’articule autour de trois objectifs fondamentaux qui s’enchaînent de manière logique :

  • collecter des données fiables,
  • les analyser avec rigueur,
  • puis comprendre les enjeux pour mieux informer les usagers et les décideurs.

 

Le projet se concentre sur deux catégories d’usagers particulièrement exposés : les surfeurs et les baigneurs, qui passent de longues heures dans l’Océan. Pour mener à bien cette recherche, deux sites pilotes ont été sélectionnés : la côte basque et le littoral marseillais, offrant ainsi une diversité de contextes géographiques et de sources de pollution.

Au cœur du dispositif technique, CURL déploie sept échantillonneurs passifs différents, utilisant des procédés avancés comme la DGT (Diffusive Gradients in Thin-films), les POCIS (Polar Organic Chemical Integrative Samplers) et les membranes silicone.
Ces capteurs sophistiqués sont intégrés dans un kit de support expérimental qui permet de détecter une large gamme de paramètres chimiques, incluant les métaux lourds, les résidus médicamenteux, les hydrocarbures, les pesticides, les engrais et les cosmétiques.

Le caractère inclusif du projet se manifeste notamment par la mobilisation d’une communauté de « watertesteurs » directement impliqués dans la collecte de données.
Cette approche participative renforce non seulement la robustesse scientifique du projet mais favorise également la sensibilisation et l’appropriation des enjeux par les usagers eux-mêmes.