
Le 16 mars dernier, le gouvernement espagnol a approuvé un projet de prospection en eaux profondes au large des Canaries et ce malgré la forte opposition contre ce projet. Les opérations seront menées principalement par le groupe espagnol Respol et les groupes australien Woodside et allemand RWE. Surfrider Foundation Europe a décidé de prendre part à ce nouveau combat dans le cadre du programme Gardiens de la Côte.
Un intérêt économique au détriment de l’environnement
Déjà en 2001 des premières opérations d’exploitations avaient été autorisées. Suspendues par la justice en 2004, elles avaient néanmoins révélé la présence de gisements à 70 km des côtes. Le gouvernement a ainsi autorisé 9 forages à moins de 60 km des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura à une profondeur oscillant entre 1500 et 3000 mètres. Ces prospections permettraient l’extraction de 100 000 barils de pétrole par jour ce qui répondrait à 10% de la demande nationale en hydrocarbures.
Des conséquences nombreuses pour l’environnement et l’économie de la région
Elles auront un impact direct sur les baleines et autres mammifères marins qui migrent dans cette région du monde. Le gouvernement canarien qui oppose « un rejet total » à ces opérations s’interroge également sur les conséquences inévitables sur le tourisme des îles. Il entend notamment entreprendre des actions légales pour stopper ces prospections.
Le vice-président du gouvernement canarien a rappelé que « le futur des Canaries se trouve dans les énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique », ce qui s’avère incompatible avec ce projet de prospection pétrolière.
Une forte mobilisation contre ce projet
La mobilisation est de plus en plus forte et réunie de nombreux acteurs, associations environnementales, pécheurs, locaux, autorités locales. En mars 2012, respectivement 22 000 et 12 000 personnes sont venues affirmer leur opposition à Lanzarote et Fuerteventura, suite à l’appel à mobilisation lancé par les différentes associations, dont le Gardien et Surfrider.
Début juin, le Maroc s’est opposé au projet. Le pays n’est pas d’accord avec les 50 km de la zone de prospection off-shore établie par la compagnie pétrolière Repsol au large des côtes canariennes. En effet, cette zone empièterait sur le plateau continental marocain.
Une pétition en ligne a été relayée à tout le réseau européen de Surfrider Foundation Europe.
Depuis le 12 juillet 2012, le premier rapport Gardiens de la Côte revenant sur plus de 20 ans d’actions des Gardiens est en ligne sur le site qui leur est dédié. Vous pouvez aussi consulter la page Facebook « Surfrider-Keepers of the Coast ».
Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement