Les Gardiens de la Côte se mobilisent contre le projet de super-port à Pasaia

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Le 26 novembre 2007, l’autorité portuaire a approuvé la rédaction du Plan Directeur d’Infrastructure du Port de Pasaia (PDIPP) dans lequel est explicitement détaillée la préconisation de création d’un super port extérieur. Dans le cas où le projet verrait le jour, les travaux commenceraient en 2013 et pour prendre fin en 2022.

Des intérêts économiques…

16ème Port d’Espagne, le port de la baie naturelle de Pasaia ne fonctionne actuellement qu’à 40% de ses capacités. L’accès au port ne pouvant se faire que par un unique et petit passage reliant la mer à la baie, cela limite l’accès des navires et par conséquent l’augmentation du trafic.

Le Président de l’autorité portuaire souhaite procéder à une régénération urbaine de la baie de Pasaia afin de doter la province de Gipuzcoa d’une infrastructure moderne. Pour cela il s’agirait de déplacer les activités portuaires sur les flancs du Mont Jaizkibel, de construire une plateforme en béton d’au moins 100 hectares avec un bassin de même superficie. Afin de permettre l’accès depuis la terre, trois tunnels seraient creuses sous le Mont Jaizkibel.

… au détriment de l’environnement

L’étude d’impact environnemental menée sur ce projet a démontré qu’il y avait des conséquences environnementales importantes à prévoir et ce sur tout la côte Basque, en Espagne mais aussi en France. Le Mont Jaizkibel n’est pas protégé par le programme européen Natura 2000 du côté mer où les falaises abritent des espèces animales protégées.

Le Gardien de la Côte et des associations environnementales mobilisées contre ce projet

En 2008, la plateforme citoyenne « Jaizkibel Bizirik », regroupant plus de 30 associations dont Surfrider grâce au programme Gardien de la Côte, s’est constituée afin de paralyser le projet et s’unir pour préserver ce patrimoine naturel remarquable. Depuis le début d’année 2012, nous participons actuellement à la rédaction d’un recueil sur les richesses naturelles de la montagne Jaizkibel pour informer et sensibiliser le public, mais aussi travailler sur un projet de construction durable d’un port respectant l’environnement, comme alternative au projet actuel.

Des répercussions en Espagne et en France imposant une consultation de toutes les personnes concernées

Ce projet aura un impact transfrontalier, notamment sur les zones protégées françaises. Or la réglementation communautaire impose à tout Etat ayant un projet dans une zone transfrontalière et pouvant avoir un impact sur l’autre pays d’en informer ce dernier.

Surfrider a participé en début d’année 2012 à la deuxième enquête publique transfrontalière. Des conseillers de Saint-Jean-de-Luz et de Biarritz sont également intervenus pour que les municipalités rompent leur immobilisme, mais ce sans aucun résultat. En mars 2012, la mairie d’Hendaye a fait voter à l’issue du conseil municipal une motion à l’encontre du projet de port.

En avril 2012, l’Association ACE Hendaye (Action Citoyenne Environnementale Hendaye) et le CADE (Collectif des Associations de Défense de l’Environnement Pays Basque, Sud des Landes) ont appelé les communes d’Hendaye, Urrugne, Ciboure, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Bidart, Biarritz et Anglet mais aussi le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques à être vigilants et a participé à la troisième enquête publique transfrontalière.

Depuis le 12 juillet 2012, le premier rapport Gardiens de la Côte revenant sur plus de 20 ans d’actions des Gardiens est en ligne sur le site qui leur est dédié. Vous pouvez aussi consulter la page Facebook « Surfrider-Keepers of the Coast ».

Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement

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