L’association demande à ce que ce suivi soit repris par l’Autorité Régionale de Santé Bretagne (ARS) pour approfondir les résultats.
Depuis 2022, Surfrider Foundation suit l’état bactériologique de la plage de Penfoul (Landunvez), régulièrement sujette à fermeture pour cause de pollutions aux E. coli et aux entérocoques.
Ces fermetures de plage, censées garantir la sécurité des baigneurs, sont insuffisantes et se font parfois au détriment de la mise en œuvre de solutions pour résorber les pollutions. L’association a pu constater plusieurs épisodes de pollution en dehors des jours de fermeture sur ce site.
Lors d’une étude lancée en juin 2025, elle interroge donc les médecins sur les liens entre santé et baignade à l’échelle du Finistère.
Une étude qui révèle des symptômes probablement liés à la baignade
Sur toute la saison estivale 2025, Surfrider a recueilli trente réponses de médecins du Finistère, avec une dizaine de répondants du Pays d’Iroise, 7 de Brest Métropole, et des répondants de Quimperlé communauté, Douarnenez, Quimper, et de la Côte des légendes.
Sur la période, plus de la moitié des médecins (19) estiment probable que les symptômes de certains de leurs patients soient liés directement à la qualité des eaux côtières. Conscients que cette étude nécessiterait des points de perfectionnement, les résultats et chiffres déclarés restent néanmoins intéressants et significatifs.
La dizaine de médecins du Pays d’Iroise ayant répondu officient sur un territoire où de fortes pollutions ont été constatées cet été. En effet, certaines plages ont été soumises à de fortes contaminations – notamment la plage de Penfoul à Landunvez qui, malgré le zonage à enjeux sanitaire arrêté par la préfecture l’an dernier, voit les résultats des prélèvements bactériologiques se dégrader fortement.
Les résultats mettent en effet en évidence entre 26 et 85 patients malades par mois à la suite d’une baignade dans le Finistère, et ce seulement pour ce panel de 30 médecins. Les patients les plus touchés s’avèrent être jeunes, dans la tranche d’âge de 3 à 25 ans. Les symptômes sont divers : diarrhées, infections urinaires, otites, dermatites, gastro-entérites, impétigo chez un surfeur…
Une surfeuse confie avoir été victime de déshydratation sévère, lui ayant valu deux semaines d’arrêt de travail, à la suite d’une séance de surf à Penfoul.
De même, un homme de 48 ans affirme être atteint de diarrhées chroniques qui pourraient être liées à sa baignade à Portsall. Des analyses de biologies médicales confirment la présence de parasites d’origine fécale chez ces deux personnes.
Une enquête qui nécessite l’implication concrète de l’ARS
C’est pourquoi, aujourd’hui, Surfrider Foundation Europe demande à l’ARS de mettre en place une étude approfondie afin d’affiner les liens entre santé des usagers de la mer et contaminations bactériologiques des zones de baignade. Cette dernière permettrait d’aller au-delà de la réglementation posée par la directive européenne sur les eaux de baignade, insuffisante pour protéger la santé des baigneurs. Cette étude fournirait un indicateur additionnel permettant de voir l’efficacité des mesures actuelles.
Cette enquête intervient dans un contexte européen urgent : la Commission européenne a jugé “non prioritaire” la révision de ladite directive, qui présente pourtant de nombreuses lacunes : surveillance réalisée uniquement pendant la période estivale, exclusion des sites de pratiques d’activités nautiques, monitoring scientifique uniquement centré sur la pollution bactériologique.
Surfrider rencontrera l’ARS début octobre, et espère voir cette étude reprise pour enrichir la connaissance de l’impact d’une eau de mauvaise qualité sur la santé des baigneurs et des usagers nautiques afin de mieux les protéger.
Note de l’éditeur :
Surfrider lutte depuis 2022 contre les pollutions sur la plage de Penfoul à Landunvez (Finistère). Les mesures réalisées montrent des dépassements jusqu’à plus de 10 fois supérieurs aux seuils réglementaires sur les paramètres bactériologiques. Ce site est loin d’être un cas isolé, de nombreuses plages du Finistère doivent faire l’objet d’un encadrement plus strict pour prévenir les pollutions à la source – et préserver la santé et l’environnement.
Cet enjeu est un enjeu européen, Surfrider fait partie du Groupe d’experts qualité de l’eau dans le cadre de Révision de la directive eau de baignade, dans lequel nous œuvrons pour que des mesures plus ambitieuses soient mises en place pour une amélioration de la qualité des eaux de baignade. Ces mesures sont à retrouver ici
Ressources :
→Communiqué de presse du 6/9/20024 : Landunvez : De nouvelles analyses montre le rôle important de l’élevage dans la pollution des plages
→Communiqué de presse du 5/9/2024 :Résultats des prélèvements bactériologiques de surfrider à Landunvez : les baigneurs ne sont pas suffisamment protégés
→ Lien vers le rapport d’analyse complet 2023
À propos de Surfrider Foundation Europe
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