Quand les ONG disent NON à un parc de surf à Saint-Sébastien (Espagne)… à 5 km des vagues parfaites !

Alors que l’urgence écologique est plus que jamais présente et visible, la municipalité de Saint-Sébastien ne semble pas en prendre conscience. Elle vient d’accepter la modification du plan d’urbanisme local du mont Atondegi afin de construire un nouveau parc de surf.

Basé sur le développement de 9 acres de terrain, à seulement quelques kilomètres de l’ océan et des spots de surf naturels, ce projet aurait des conséquences écologiques considérables.
C’est pourquoi un collectif appelé ANTONDEGI BERDEA-OLATUAK ITSASOAN a décidé de se battre (Olatuak Itsasoan signifie « vague dans l’océan »). Dans le but de protéger l’océan depuis 30 ans, Surfrider Foundation Europe et sa branche Surfrider Espagne ont rejoint le collectif pour faire entendre leur voix contre la construction de ce projet.

Un nouveau projet de parc de surf dans une zone naturelle

La société Wavegarden, qui promeut ce projet, a déjà tenté de s’implanter dans cette région : en décembre dernier, après avoir été contestée par la Surfrider Foundation Europe et des groupes d’activistes locaux, la société a dû renoncer à son projet de construction d’un parc de surf dans le Pays basque français, à seulement 1,5 km de certains des meilleurs spots de surf d’Europe.

Aujourd’hui, à seulement 30 km de là, de l’autre côté de la frontière, la société a trouvé un nouvel emplacement pour proposer son projet de piscine à vagues artificielles.
La modification du plan d’urbanisme local a été votée afin de créer un terrain à bâtir à vocation récréative sur le mont Antondegi, l’un des derniers sites naturels de la ville espagnole. Le projet entraînerait l’aménagement de 9 acres de terres agricoles et une augmentation de la consommation d’eau et d’énergie.

Ces changements entraîneraient une perturbation de l’écosystème, une perte de biodiversité, la destruction de l’espace vert existant qui abrite des espèces d’oiseaux menacées, et un risque accru d’inondations dû à l’urbanisation. Tous ces phénomènes accélèrent les effets du réchauffement climatique et exposent la vulnérabilité de l’homme à un environnement en mutation, au seul profit d’un projet visant les loisirs et le gain économique.

Avec Antondegi Berdea Olatuak Itsasoan, Surfrider Europe s’engage à lutter 

La Surfrider Foundation Europe maintient sa position selon laquelle les parcs de surf proposés près du littoral, à proximité immédiate des spots de surf naturels, ont un impact environnemental négatif qui dépasse de loin leurs avantages commerciaux.

L’ONG s’est déjà battue publiquement contre ces projets inutiles et va désormais rejoindre la campagne de Saint-Sébastien lancée par ANTONDEGI BERDEA-OLATUAK ITSASOAN, un collectif qui regroupe les organisations Eguzki, Haritzalde, Itsas Enara, Parkea Bizirik, Bizi Lagunekin et Fridays for Future. Le collectif fera campagne pour annuler ce projet absurde qui ne répond en aucune façon à l’intérêt général, même celui de certains surfeurs, qui n’ont jamais été favorables à la construction d’une telle infrastructure.

En faisant pression sur les autorités publiques de Saint-Sébastien, propriétaires du terrain, le collectif a pour premier objectif de requalifier le site d’Antondegi en zone non convertible. Cette initiative permettrait de classer le site comme espace naturel protégé et d’empêcher les projets de développement qui ne répondent pas aux engagements européens et internationaux en matière de changement climatique et de protection de la biodiversité, notamment ceux spécifiés dans l’Agenda 2030.

Tant que des projets inappropriés verront le jour, la lutte continuera

Ce combat, dans lequel Surfrider Foundation Europe est activement impliquée, réaffirme la position de notre ONG sur les surfparks.

Notre organisation est née d’une communauté de surfeurs soucieux de protéger l’océan en tant que terrain de jeu. Cependant, le développement de ces nouvelles piscines à vagues, l’urbanisation des terres et l’utilisation des ressources contribuent à accroître la vulnérabilité des écosystèmes marins et de ce terrain de jeu. En nous engageant contre ces projets dans la nature, donnons la priorité aux questions environnementales plutôt qu’aux questions économiques et prenons un engagement réel en faveur d’un nouveau modèle de société.