Les organisations environnementales engagent une action juridique contre la contamination par granulés plastiques à Tarragone

Good Karma Projects et Surfrider Foundation, en collaboration avec l’équipe juridique d’INSTA, demandent l’ouverture d’une procédure de responsabilité environnementale en raison de la pollution persistante par granulés plastiques dans la région de Tarragone.

Bien que la présence de granulés plastiques dans l’environnement soit documentée depuis des décennies, ce n’est qu’au cours des cinq dernières années, grâce au travail inlassable de diverses organisations, que la gravité du problème de pollution par les microplastiques à Tarragone a été révélée.

Ces minuscules morceaux qui servent de matière première pour la fabrication de produits plastiques sont considérés comme des microplastiques en raison de leur taille, généralement inférieure à 5 mm de diamètre. Ces granulés atteignent l’environnement par des pertes constantes des entreprises qui travaillent avec eux.
En particulier, les plages de La Pineda et Els Prats de Vilaseca (Réseau Natura 2000) souffrent de cette pollution par les granulés plastiques de façon constante depuis des années, surtout pendant les pluies torrentielles et les vents forts.

Depuis 2018, Good Karma Projects mène une étude et une documentation exhaustives de ce problème grave, soulignant son étendue et alertant tant au niveau national qu’européen sur la gravité de la situation. En 2019, l’ONG internationale Surfrider Foundation a commencé à collaborer avec Good Karma sur cette question.
En 2021, l’expédition Chasing Pellets qu’elle a entreprise avec le soutien de Surfrider Foundation a détecté des granulés même au large des îles Baléares, qui ne disposent pas d’industrie plastique.
En 2022, Good Karma a travaillé sur l’étude MEDPELLETS concernant la pollution et l’étendue des granulés en Méditerranée occidentale, avec un focus sur Tarragone. En 2023, l’organisation a présenté les résultats au Parlement européen et aux membres de la Commission européenne. Grâce à ces impulsions constantes de l’organisation, une plateforme de dialogue entre l’administration et les entreprises a finalement été mise en place, qui n’a été créée qu’il y a quelques semaines mais malheureusement sans aucun représentant des groupes environnementaux ou de l’administration locale directement affectée, comme le Conseil municipal de Vila-seca.

POUR PLUS D’INFORMATIONS : RAPPORT MEDPELLETS

D’autre part, le programme de mesures volontaires « Operation Clean Sweep » promu par ces mêmes entreprises de la chaîne de valeur du plastique s’est avéré totalement inefficace. Tant Surfrider Foundation que Good Karma ont tenté de faciliter le dialogue et de chercher des solutions conjointement avec les administrations locales, nationales et européennes et d’autres parties prenantes, mais le problème a persisté pendant des années.

Face à cette situation et compte tenu du manque de mesures prises par l’administration, les organisations environnementales Good Karma Projects et Surfrider Foundation, soutenues par l’équipe juridique d’INSTA, ont décidé de faire un pas de plus et de demander l’ouverture d’une procédure juridique pour exiger la responsabilité environnementale de certaines entreprises de la chaîne de valeur du plastique à Tarragone.

Elles exhortent à une action responsable et concrète de la part des entreprises impliquées et à la coopération des autorités pour assurer la durabilité de l’environnement. La procédure vise à sauvegarder la biodiversité et la santé environnementale de la mer avec une approche réparatrice et préventive.
« En raison du manque d’action forte de l’administration, nous ressentons une obligation morale de présenter tout le travail de recherche effectué jusqu’à présent, pour le bien des océans. Nous voulons que cela serve d’exemple d’une lutte forte contre la pollution par les microplastiques au niveau européen« , a déclaré Jordi Oliva, de Good Karma Projects.
« Nos organisations voient la procédure de responsabilité environnementale comme une opportunité de réparer les dommages environnementaux, mais aussi d’adopter des mesures efficaces pour empêcher que de tels dommages se reproduisent à l’avenir. Nous espérons aussi que grâce à cette action, la législation catalane elle-même considérera les mesures nécessaires« , a ajouté Xavier Curto, coordinateur de Surfrider Espagne.

Lors de la conférence de presse d’aujourd’hui, les porte-paroles des organisations Good Karma Projects et Surfrider seront disponibles pour des interviews.