Communiqué 21.05.2025

©Surfrider Foundation Europe
Alors que se profile la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai 2025, Surfrider Foundation Europe prend une position forte : il est temps d’interdire les filtres de cigarette.
Présentés à tort comme des dispositifs de protection, ces filtres sont en réalité un fléau environnemental majeur et n’apportent aucun bénéfice sanitaire.
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Un faux allié pour la santé, un vrai poison pour l’environnement
Composés d’acétate de cellulose, un plastique non biodégradable, les mégots de cigarette se fragmentent lentement sous l’effet des rayons UV, de l’humidité et de l’action mécanique (comme le vent, la pluie ou le piétinement), jusqu’à se désintégrer en microplastiques. Au cours de ce processus, ils relâchent progressivement dans l’environnement une multitude de substances chimiques toxiques, présentes à la fois dans le filtre et les résidus de tabac brûlé. Parmi ces substances, on trouve notamment des métaux lourds comme le plomb, le cadmium et l’arsenic, des pesticides, de la nicotine, ainsi que des composés organiques volatils. Ces éléments peuvent contaminer les sols et les milieux aquatiques, menaçant les écosystèmes et la santé humaine. Chaque filtre peut contenir entre 12 000 et 15 000 microfibres plastiques, qui finissent dans les sols ou les milieux aquatiques.
Chaque année, environ 4 500 milliards de mégots sont jetés dans la nature à l’échelle mondiale. En grande partie, ils sont emportés par le vent, la pluie dans les réseaux d’assainissement ou dans les cours d’eaux ou directement écrasé à même le sable, jusqu’à terminer leur course dans les océans.
À première vue, un mégot peut sembler inoffensif. Pourtant c’est une véritable bombe plastique toxique infiltrant de manière irréversible les écosystèmes aquatiques.
Contrairement à l’image véhiculée pendant des décennies, les filtres n’ont jamais prouvé aucun bénéfice sur la santé des fumeurs, selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Les filtres ont surtout un intérêt économique et marketing pour les fabricants car ils rendent le gout plus doux en réduisant l’âcreté de la fumée du tabac. Ils facilitent l’initiation des jeunes et peuvent servir à séduire de nouveaux consommateurs. De récentes études montrent qu’ils pourraient même aggraver les risques, en atténuant le goût du tabac et en incitant à inhaler plus profondément la fumée.
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Une pollution évitable, une interdiction nécessaire
Surfrider Foundation Europe rejoint les appels d’une coalition internationale composée d’associations environnementales, d’expert·es de la santé publique et de scientifiques œuvrant dans le cadre du Traité mondial contre la pollution plastique. Ensemble, nous demandons une mesure de bon sens : l’interdiction des filtres de cigarette à usage unique.
Certaines juridictions montrent déjà la voie : des projets de loi sont en discussion aux États-Unis, aux Pays-Bas, et ailleurs.
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Lever les freins : déconstruire les idées reçues
Nous savons que le filtre reste perçu, à tort, comme un élément indispensable par une majorité de fumeur·euses. Héritage d’un marketing mensonger, il renforce l’illusion de sécurité et le confort d’usage. Il est donc essentiel d’accompagner cette transition par un effort de pédagogie. Le filtre ne protège pas, il n’élimine pas le risque pour les fumeurs.
Surfrider appelle les citoyen·nes à repenser leur rapport à ce déchet omniprésent (le 1er déchet retrouvé dans les collectes de déchets de Surfrider) mais rarement remis en question. Changer les normes commence par changer notre regard.
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Pourquoi agir maintenant ?
- Parce que les filtres polluent sans protéger.
- Parce que le recyclage n’est pas une solution : les mégots sont des déchets dangereux et leur dépollution n’est pas possible. Elle est complexe, et coûteuse
- Parce que retirer les filtres réduit la pollution plastique, et permet d’instaurer des politiques plus strictes contre les déchets sauvages.
Interdire les filtres, c’est reprendre le contrôle sur une pollution évitable, protéger l’Océan, et responsabiliser l’industrie du tabac.
« Interdire les filtres peut sembler radical, voire irrationnel. Mais ce qui l’est vraiment, c’est qu’ils soient encore autorisés, alors que les preuves scientifiques sont claires : ils ne protègent pas les fumeu·rs·ses et génèrent une pollution plastique et chimique dramatique. Derrière le filtre, la réalité est limpide : cette pollution est évitable. Elle doit cesser. » explique Lucie Padovani, chargée de plaidoyer pour Surfrider Foundation.
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Une mobilisation européenne le 31 mai
Face à l’ampleur de la pollution liée aux mégots, Surfrider appelle les citoyen.nes, les entreprises et les décideurs à se mobiliser. Le week-end du 31 mai, Journée mondiale sans tabac, Surfrider mobilisera des milliers de volontaires à travers sa campagne européenne Surfrider Against Cigarette Butts. Chacun est invité à participer ou à organiser leurs collectes de mégots et mettre en lumière cette pollution aux conséquences désastreuses.
Les objectifs de cette campagne sont de :
- Alerter sur l’omniprésence de ce déchet plastique dans notre environnement,
- Mobiliser des milliers de personnes dans toute l’Europe,
- Inviter les citoyen.nes à participer à des opérations de science participative (en comptant les mégots, on obtient des données qui permettent de faire pression sur les décideur.euses.)
- Affirmer un positionnement en faveur d’un retrait du filtre.
En 2024, Surfrider a mobilisé 862 citoyen.nes à travers 5 pays européens (Espagne, Portugal, Grèce, Allemagne et Pays-Bas) dans le cadre de 39 collectes de mégots. Résultat : 183 353 mégots ont été ramassés.
Lien pour participer ou organiser sa propre collecte : www.initiativesoceanes.org
Lien vers des images d’illustration
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Nous restons à la disposition des journalistes pour toute demande d’information ou d’interview.
De nombreuses collectes sont déjà programmées le week-end du 31 mai à travers l’Europe – et d’autres sont à venir tout au long du mois :
En France :
- Paris – 31 mai
- Brest, Bretagne – 31 mai
- Lyon, Rhône – 31 mai
- Cherbourg – 31 mai
- Lamballe, Bretagne – 1er juin
En Allemagne :
- Bodensee – 31 mai
- Berlin – 30 mai
- Hamburg – 31 mai
- Hamburg – 31 mai
- Karlsruhe – 31 mai
- Ludwigshafen – 31 mai
En Espagne :
- Valence – 26 mai
- Carreño, Asturias – 28 mai
- Bilbao, Bizkaia – 29 mai
- San Sebastian, Pays Basque – 30 mai
- Cangas, Galice – 31 mai
- Bueu, Galice – 31 mai
- Irun, Pays Basque – 31 mai
- San Sebastian, Pays Basque – 31 mai
- Pasaia, Gipuzkoa – 31 mai
- Calvia, Mallorque – 31 mai
- Barcelone – 31 mai
- Cantabria – 31 mai
- Moaña, Galice – 1er juin
- Getxo, Bizkaia – 1er juin
Aux Pays-Bas :
Au Portugal :
En Grèce :
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CONTACT :
Lionel Cheylus | Responsable relations médias | 06 08 10 58 02 | lcheylus@surfrider.eu
Carla Araya | Assistante relations médias | presse@surfrider.eu

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