Skip to main content

Surfrider surfe sur la vague Unesco

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Comment permettre une reconnaissance de la valeur des vagues et mieux les protéger ? Cette question qui était au coeur de la Global Wave Conference, pourrait trouver une réponse avec le projet de présentation d’un dossier « Vagues et Surf » à l’Unesco.

Pour pouvoir être inscrit à l’Unesco, différentes possibilités s’offrent à nous : une inscription au Patrimoine Mondial Naturel (Convention de 1972), au Patrimoine Culturel Immatériel (Convention de 2003) ou bien un dossier mixte reconnaissant un site de surf emblématique en lien avec la culture du surf.

L’inscription d’une ou plusieurs vagues au patrimoine naturel ne permettrait la protection que de certaines vagues, même si cela serait déjà en soi une victoire.

Au contraire, la reconnaissance de la pratique du surf au Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) permettrait la valorisation et la préservation des vagues, en défendant la pratique, le milieu, et donc les vagues, serait alors protégé. Au même titre que les diverses danses et chants inscrits au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco, comme la fauconnerie, le cantu corse, et récemment la candidature de la pratique de l’escalade, la culture liée au surf et aux vagues aurait des chances d’être reconnue et acceptée.

Un projet pas si insensé

A l’origine du projet « Vagues à l’Unesco », on retrouve la conférence de Tenerife de 2010 sur la protection des vagues à laquelle Surfrider avait été invité. Tous les aspects et statuts juridiques des vagues ont alors été étudiés, ainsi que les différents modes de protection au niveau international. A part le travail d’associations comme Save the Waves et National Surfing Reserves, rien à ce niveau n’existe encore. C’est alors qu’est envisagée la possibilité d’inscrire les vagues au Patrimoine mondial de l’humanité afin de mieux les protéger.

Rien n’est fait pour l’instant, un travail de recherches a été lancé afin d’évaluer la faisabilité de ce projet, ainsi que des rencontres avec des personnes de l’Unesco et du Ministère de la Culture en France. Au vue des critères exigés par l’Unesco, un dossier axé sur la reconnaissance de la culture du surf serait pour le moment privilégié.

Label Unesco

Le PCI a pour objectif de prendre en compte l’importance subjective d’une pratique pour la communauté ou un groupe. C’est un fait, il existe une réelle culture du surf et un véritablement attachement des plages et des vagues pour les surfeurs. Mais on doit aussi aller au-delà de cette simple importance pour les surfeurs, les amoureux de la nature et des océans sont aussi concernés par la préservation de nos plages et les menaces qu’elles connaissent aujourd’hui. Que ce soit à cause de la pollution ou l’artificialisation du littoral, beaucoup de personnes sont sensibles à cette question de la préservation de la nature et donc des vagues.

Bien sûr, une inscription à l’Unesco ne signifiera pas la protection de toutes les vagues. Il s’agira d’un outil supplémentaire pour permettre la reconnaissance du surf au niveau international et ainsi peser dans les débats lorsqu’une décision prise au niveau national pourrait affecter une vague. On ne peut se passer de projets locaux menés par les différentes associations qui agissent pour la protection des vagues à travers le monde, ceux-ci doivent être poursuivis et même être développés.

Global Wave Conference : 1er pas vers « une collaboration internationale »

Cette conférence aura permis d’échanger avec différentes personnes travaillant sur la même problématique et ainsi partager nos expériences. Notre objectif était de rassembler les personnes et associations autour d’un même projet pour travailler tous ensemble pour la préservation des vagues. Notre projet a été bien accueilli et plusieurs des associations présentes sont prêtes à appuyer notre dossier et à y collaborer. Ce qui serait un véritable avantage, un dossier présenté par plusieurs pays aurait en effet plus de poids et donc plus de chances d’être accepté. Reste maintenant à formaliser tout cela, et répartir les rôles.

La route est longue vers l’Unesco

Nous devons maintenant définir une stratégie et sceller cette collaboration internationale. Il nous faut également bien étudier le calendrier et la procédure à suivre. Plus important, un dossier à l’Unesco pour pouvoir être reçu doit être présenté par un Etat (ou plusieurs) et non par une personne ou une association (même si elle peut appuyer le dossier par la suite, et c’est là que nous interviendrons). Il est donc nécessaire de présenter notre projet à l’Etat français et surtout qu’il accepte de porter ce projet à l’Unesco, étape que nous avons déjà entreprise en rencontrant le Ministre de la Culture en Novembre 2011.

Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement