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Fermetures des plages : bilan de l’été

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Quel sort s’acharne sur les plagistes ? Cette année, en plus d’une météo capricieuse, les vacanciers ont été confrontés à un nombre important de fermetures de plages en France, quelque soit leur localisation. Les raisons sont multiples et sont de plus en plus récurrentes alors que certaines peuvent être évitables.

Les fortes pluies de juillet ont favorisé les pollutions bactériologiques

Le premier facteur qui est venu gâcher les vacances cet été sur le littoral français a été des conditions climatiques qui n’ont pas été à la hauteur des attentes. Dès le premier jour ensoleillé suivant, les vacanciers s’empressent vers les plages. Mais là, mauvaise surprise, le drapeau violet est hissé. Dans un premier temps, les gens s’interrogent sur la signification de ce drapeau. Puis, ils comprennent très vite que la baignade est interdite. En effet, quasi systématiquement, la baignade n’est pas autorisée le ou les jours qui suivent un épisode pluvieux. La cause, une pollution bactériologique ! Pourquoi ? Car les capacités des stations d’épuration ont été atteintes et le surplus se déverse, sans subir de traitement, dans les rivières qui rejoignent l’océan. Cet été, tous les littoraux français (Manche, Atlantique et Méditerranée) ont connu ce phénomène. La ville la plus emblématique touchée est sans doute Marseille. Cependant, depuis plusieurs années, les communes (ou collectivités territoriales) travaillent à améliorer sans cesse les réseaux d’assainissements et les stations d’épurations pour minimiser ce genre de pollution. C’est pourquoi, le nombre de jours de fermeture liée à cette cause a plutôt tendance à baisser ces dernières années.

Algues vertes et dégazages, conséquences de l’activité humaine

Malheureusement, les fermetures des plages ne s’arrêtent pas là. D’autres causes sont venues perturber la tranquillité des vacanciers. A chaque littoral, sa problématique : les algues vertes pour la Bretagne, les physalies pour l’Aquitaine, et les dégazages ou pollution chimique pour la Méditerranée.

Cette année, plus que les précédentes, les algues vertes en Bretagne ont encore fait la Une de l’actualité pendant l’été. En cause, la mort de 36 sangliers dont l’algue verte serait responsable, d’après les derniers rapports. Les origines de la prolifération de ces algues vertes sont connues : nitrates, apportés en grande partie (80%) par l’agriculture, et chaleur.

La ministre de l’écologie, Nathalie Kosciuzko-Morizet, a ainsi pris la décision le 9 août dernier d’interdire toutes les plages (8 baies ont été concernées) pour lesquelles il n’y avait pas de ramassage quotidien des algues vertes.

D’année en année, ce phénomène s’amplifie : 53 000m3 d’algues ramassées à fin août 2011, soit +11% d’augmentation par rapport à l’an dernier.  Jusqu’où cela va-t-il continuer ?

S’attaque-t-on réellement aux causes du problème ?

Autre région, autre cause : l’Aquitaine et les physalies. Depuis 2008, le littoral atlantique a vu l’arrivée des physalies (ou galères portugaises), cousines des méduses. Là encore, le phénomène est en constante augmentation chaque année. Que ce soit en juillet sur la côte basque et les Landes, ou début août sur les cotes girondines, on a pu compter jusqu’à 585 cas de brûlures. Ces animaux vivent normalement dans les eaux chaudes des régions tropicales et subtropicales mais n’ont aucun moyen de contrôler leur route. Alors, transportées au gré des vents et des courants, elles peuvent venir s’échouer sur les plages d’Europe. Les arrivées de physalies qui semblent se multiplier sont peut-être liées à un réchauffement des eaux ou des épisodes de vent et de courants particuliers. La disparition des tortues caouannes, leur prédateur principal, n’y est certainement pas non plus pour rien.

Enfin, en Méditerranée, en plus des épisodes pluvieux, les fermetures des plages ont souvent été dues à des pollutions d’origine humaine, notamment les dégazages.

Doit-on s’attendre à une généralisation des fermetures de nos plages ? Il semblerait qu’on en prenne la direction…