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La côte ouest suédoise frappée par une marée noire

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

La côte sud-ouest de la Suède a vécu sa pire marée noire depuis de nombreuses années. Selon les responsables de la Garde côtière, l’ampleur du déversement n’est pas clairement définie, les opérations de nettoyage qui ont débuté jeudi 15 septembre pourraient encore durer plusieurs semaines, et la décontamination des plages concernées sera encore plus longue.

Le garde-côte Birgitta Andersson a déclaré que les autorités soupçonnent que les hydrocarbures déversés sont le résultat d’une collision entre deux bateaux au large de la côte ouest du Danemark le 10 Septembre. « Nous ne savons pas d’où vient le pétrole, mais c’est probablement de là, » dit-elle, ce serait ensuite le vent qui se serait chargé de déplacer le pétrole vers la Suède, a indiqué la responsable.

La Garde côtière a déjà recueilli plus de 130 m3 (130 000 litres) d’hydrocarbures sur la côte sud-ouest de la Suède, selon le communiqué.

Des oiseaux couverts de pétrole

Par ailleurs, un responsable d’un centre de secours pour les oiseaux, Tommy Järaas a indiqué avoir déjà reçu 15 oiseaux couverts de pétrole. Il a alors précisé : « Il est difficile d’évaluer combien d’oiseaux sont touchés. Mais on peut supposer des centaines, peut-être un millier. Il peut y avoir des oiseaux blessés sur les îles et dans les récifs qui ne peuvent pas être atteints par bateau ». Les conséquences de ce déversement accidentel pourrait donc s’avérer encore plus sérieuses qu’il n’y parait.

L’Europe doit appliquer les normes déjà existantes

Comme Surfrider Foundation Europe l’avait prévue, la procédure institutionnelle sur la question de la sécurisation des activités pétrolières et gazières offshore a franchi un pas de plus la semaine dernière. Le débat qui avait eu lieu le lundi 12 septembre a fait l’objet d’un vote en séance plénière le 13 septembre conduisant lui-même à l’adoption d’un texte : « Résolution du Parlement européen du 13 septembre 2011 sur le défi de la sécurisation des activités pétrolières et gazières offshore ». 

Malheureusement, les Etats membres sont souvent concernés par des procédures en manquement pour non ou mal transpositions des directives européennes propres à la sécurité maritime. Le lobbying des ONG tend cependant à inverser cette tendance pour une meilleure effectivité du droit communautaire.

Les retards dans les transpositions ne sont pas sans effet sur l’efficacité du droit. Bien que ces dispositions soient invocables directement devant les juridictions dés l’expiration des délais de transposition, l’hésitation dans l’adoption de la norme retarde sa mise en oeuvre sur le terrain. Ainsi le contrôle de 100% des navires dans les ports, ou encore les mesures à l’égard des navires classés sous listes noires ou grises fixées dans la directive sont repoussées dans leur application. Si un naufrage survient sur les côtes d’un Etat membre mais que les mesures de prévention du paquet Erika III n’ont pu intervenir dans les délais fixés par la directive, la responsabilité de ce même Etat bien qu’il soit victime pourra être invoqué en raison de l’effet direct des directives. La Suède n’est pas l’Etat le plus à blâmer, mais les autres Etats membres ne sont pas les meilleurs élèves pour transposer les directives européennes de sécurité maritime.

Cette schizophrénie des Etats membres complexifie l’évaluation de l’effectivité et de l’efficacité des normes. Cette inertie largement partagée ne peut manquer cependant d’être mise en relations avec le vieux réflexe pavlovien de tout Etat consistant à privilégier la protection de ses intérêts économique de court terme.

Pour nous soutenir

Depuis l’accident de la plate-forme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique, Surfrider Foundation Europe redoute qu’un accident similaire ne survienne en Europe.

Tant que des normes de sécurité suffisantes et que le principe de pollueur-payeur ne s’imposeront pas aux installations offshore, Surfrider exigera l’adoption d’un moratoire sur toute nouvelle exploitation de plate-forme pétrolière en Europe.

Bien que Surfrider se félicite que le Comité de la protection du milieu marin (qui s’est tenue au siège de l’OMI à Londres du 11 au 15 juillet 2011) ait écouté les revendications de l’association en consacrant enfin un principe général d’interdiction de tout rejet en mer, de nombreuses mesures sont encore à prendre d’urgence sur les installations existantes, notamment l’adoption de mesures de sécurité renforcée capables de prévenir les risques d’accidents et l’encadrement des émissions de gaz à effet de serre par les plates-formes offshore.

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