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Bombay : une marée noire en silence

Photo AP, AFP, EPA

C’est un double problème en Inde.

Il s’agit non pas d’un, mais de deux navires qui ont causé des fuites d’hydrocarbures se déversant désormais dans les eaux et sur les côtes de Bombay. Le MV Pavit et le MV Rak Carrier ont répandu une assez grande quantité de substances polluantes en mer, pour que la région craigne une catastrophe écologique majeure.

 

  • La dérive et l’échouement du MV Pavit sur le littoral de Bombay reste encore un mystère. Certains experts de l’industrie maritime pensent que le navire aurait pu être amené volontairement trop près des côtes indiennes dans le but de le faire échouer.
  • Le MV Rak Carrier, battant pavillon panaméen est parti d’Indonésie avant de mettre le cap vers l’Ouest. Ce navire transportait 60 000 tonnes de charbon, 290 tonnes de fuel et 50 tonnes de diesel. Il a été pris dans une tempête dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, et a fait naufrage, le 4 août, à une quarantaine de kilomètres au large de Bombay.

Ce cargo construit en 1984 et immatriculé sous pavillon de complaisance déverse en continu l’équivalent de 1 tonnes d’hydrocarbure par heure. Il aurait jusqu’à présent déversé plus de 800 tonnes sur les 5000 qu’il transporte (en plus du charbon). Les hydrocarbures qui composent une nappe de plus de 13 kilomètres de circonférences atteignent peu à peu la côte. Les images des plages souillées par les hydrocarbures et par des boulettes de fioul affluent petit à petit dans les médias indiens. Certaines de ces vidéos sont disponibles sur notre Facebook « Stop Oil Spill ».

L’équipage multinational, composé de 30 membres venant d’Indonésie, de Jordanie et de Roumanie a été évacué et le capitaine entendu par les autorités en charge de l’enquête après l’accident. L’armateur ou propriétaire du navire n’a pas été identifié. Sans doute avons-nous affaire à une single ship company  spécialement créé pour la gestion d’un seul et unique navire. Ces sociétés écrans peu scrupuleuses, créées pour contourner les législations et échapper à leurs responsabilités, sont souvent l’une des marques de fabriques des marées noires (à l’image du Prestige et de l’Erika). Plus de dix après ces marées noires en Europe, force est de constater que le problème de la sécurité maritime dans le monde reste entier. Ces pollutions affectent énormément les pays en voie de développement, déjà habitués à recevoir des « navires-poubelles » pour leur démantèlement.

Surfrider Foundation Europe regrette le silence assourdissant des médias autour de cette catastrophe écologique qui est en train de polluer durablement les plages indiennes. Marée noire en Chine , Marée noire en Inde, le pétrole se répand, mais nous regardons ailleurs…

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