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Une marée noire aux portes de l’Europe ?

La plateforme de la Royal Dutch Shell : Gannett Alpha, en mer du Nord (Pic: Reuters)

Surfrider Foundation Europe redoute toujours qu’un accident similaire à celui de DeepWater Horizon ne se produise en Europe. C’est pourquoi la rupture d’un oléoduc appartenant à la compagnie pétrolière Shell début août au large de l’Ecosse, en mer du Nord, provoquant le déversement de près de 216 tonnes de pétrole, nous alerte tout particulièrement.

Malheureusement, il semble qu’à l’aune d’une prochaine réglementation européenne sur la sécurité des plateformes pétrolières, le pire reste toujours à craindre. Une fuite à cette échelle constituerait la plus dramatique marée noire en mer du Nord depuis l’an 2000, lorsque plus de 500 tonnes s’étaient déversées dans l’océan.

À l’origine de cette marée noire ; le champ pétrolier de Gannet situé à 180 km à l’Est d’Aberdeen (Ecosse) dont Shell assure l’exploitation. Depuis le mercredi 10 août, la multinationale a décidé de fermer le puits responsable de ce déversement massif d’hydrocarbure pour tenter de diminuer la pression, mais entre temps, la nappe de pétrole brut s’était déjà étendue sur près de 31 km de long et 4,3 km de large.

Le gouvernement britannique et Shell ont qualifié d’ « importante » la marée noire que la compagnie pétrolière prêtant « maîtriser » depuis quelques jours, selon un article publié sur Le Monde.fr. Mais une deuxième fuite d’hydrocarbures vient d’être repérée au même endroit, d’après un article du Zegreenweb.

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Les médias se sont très vite emparés du sujet, beaucoup d’entre eux tentent la comparaison avec la marée noire de BP, mais le gouffre qu’il y a entre ces deux catastrophes (5 000 000 de barils déversés pour DeepWater contre 1 300 pour Shell) a pour effet de minimiser la marée noire actuelle. Néanmoins, nous devons souligner que les dommages causés par Shell sur le milieu marin restent malgré tout préoccupants et demeurent irréversibles.

Aujourd’hui, tout semble sous contrôle et les conséquences écologiques d’une telle catastrophe se dirigent déjà peu à peu vers la trappe de l’oubli. Mais à l’image de l’évolution de la marée noire qui sévit actuellement en Chine, nous sommes tentés de croire que la désinformation, le manque de transparence et le peu d’implication des groupes pétroliers quant à la réparation de leurs pollutions fait partie intégrante de leur « marque de fabrique ».

Nous espérons que cette marée noire va rapidement être sous contrôle et que Shell réparera ces dégâts qui influeront très probablement sur l’équilibre naturel de ces eaux à long terme.

Surfrider demande la suspension immédiate de toute nouvelle construction de plateforme pétrolière tant que des normes de sécurité suffisantes ne s’imposeront pas aux installations offshore. Nous demandons également à ce que des mesures de sécurité plus contraignantes s’appliquent aux structures déjà existantes. Cependant cette démarche n’aura vraiment de poids que si elle est représentative d’un nombre important de personne qui la soutienne. C’est pourquoi nous vous invitons une fois de plus à signer la pétition Stop Oil Spills et la relayer autour de vous. Vous pouvez également nous rejoindre sur le Facebook officiel de la campagne.