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Quels sont les enjeux internationaux du Congrès Mondial de la Nature (UICN) ?

Ce vendredi 3 septembre 2021 a débuté le Congrès mondial de la nature organisé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Initialement prévu en juin 2020, il a été reporté et finalement maintenu cette année malgré les craintes sur la pandémie. Il se tiendra jusqu’au 11 septembre au Parc Chanot à Marseille.

Un évènement d’importance mondiale

Le Congrès mondial de la nature de l’UICN est organisé tous les quatre ans. Il permet aux 1 400 organisations Membres de l’UICN, dont des États, la société civile et les peuples autochtones, de déterminer de façon démocratique les questions les plus urgentes en matière de conservation de la nature, ainsi que les actions à entreprendre pour y répondre. C’est l’Assemblée des Membres, l’organe décisionnel le plus élevé de l’UICN, qui approuve notamment le Programme de l’UICN pour les prochains quatre ans, discute de questions d’importance stratégique, et adopte les motions définissant la politique générale de l’UICN.

Cet évènement unique est l’occasion de rassembler plusieurs milliers de décideurs autour des problématiques modernes actuelles que sont la conservation de la biodiversité, le développement et le bien-être économique et social des populations humaines. L’UICN a contribué communiquer les perspectives de ses Membres en matière de politiques au plus haut niveau international de la diplomatie, notamment grâce à son statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les membres de l’UICN ont adopté plus de 1300 résolutions et recommandations depuis 1948. A travers ces dernières, l’Union a démontré son influence sur la politique de conservation à tous les niveaux, a aidé à instaurer l’agenda international de la conservation et a contribué à structurer le droit de l’environnement en donnant naissance à plusieurs conventions internationales et Traités environnementaux.

Le congrès marseillais doit déboucher sur 128 recommandations mondiales concrètes, 109 ont déjà été votées par les États et les ONG. Les recommandations restantes le seront à Marseille et contribueront à définir les prochains objectifs pour la protection de la biodiversité à l’horizon 2030 qui seront établis à la COP15 Biodiversité. Ce rendez-vous est également très attendu pour impulser une dynamique avant la conférence sur le climat de Glasgow en novembre 2021.

Quelques chiffres :

1.300 organisations membres de l’UICN venues de 160 pays

 15.000 experts de commissions

 20.000 personnes attendues…

Des recommandations en accord avec les orientations de Surfrider Foundation Europe

Plusieurs grandes thématiques en lien avec la protection des Océans seront à l’ordre du jour des débats et votées lors de l’Assemblée générale mondiale de l’UICN, et revêtent une importance de premier plan puisqu’elles participeront à influencer les futures stratégies de conservation de la nature, et du milieu marin :

– renforcer la protection des Océans

– stopper ou réduire les grandes pressions sur la biodiversité comme la pollution plastique des mers, l’artificialisation des sols, les prélèvements de sable, les pesticides

– renforcer la protection des espaces protégés, tout comme l’importance des études d’impact environnemental et les financements dédiés à la biodiversité

Six recommandations sur le point d’être débattues et proposées au vote s’alignent aux orientations et au travail réalisé par Surfrider Foundation Europe en vue de protéger les Océans de la pollution, et par conséquent la santé et le bien-être des humains. Elles concernent l’érosion ; les pesticides; l’artificialisation des sols ; la planification des espaces maritimes et la pollution plastique des Océans.

Tout d’abord, plusieurs recommandations à l’ordre du jour du Congrès sont relatives aux problématiques d’érosion du trait de côte, d’aménagement du littoral, et d’artificialisation des sols. Il sera question de la gestion des ressources marines et côtières en sable à l’échelle mondiale, de lutte contre la dégradation et l’artificialisation des sols, de la planification des espaces maritimes et de la conservation de la biodiversité. Le littoral et le trait de côte évoluent rapidement sous l’influence des phénomènes naturels tels que l’érosion ou la submersion marine. L’impact et les conséquences de ces phénomènes sont fortement aggravés par le changement climatique, la montée des eaux, des événements météorologiques extrêmes, le réchauffement des Océans, ce sont les conséquences indirectes de l’activité humaine. Le phénomène de littoralisation, de plus en plus important, a également des effets sur l’aménagement du littoral avec les répercussions directes de l’activité humaine sur le littoral.

Ensuite, concernant les déchets aquatiques, une recommandation qui sera soumise au vote vise à mettre fin à la crise mondiale de la pollution plastique dans les milieux marins d’ici à 2030. La pollution plastique est l’une des menaces les plus importantes pour la santé des Océans : étouffement de mammifères marins, asphyxie des Océans, multiplication de la présence de microplastiques et nanoplastiques aux effets néfastes, et danger pour l’humain. Seule une réduction à la source permettra de lutter durablement et efficacement contre cette catastrophe.

Enfin, une recommandation qui sera soumise au vote vise à généraliser les pratiques et techniques alternatives à l’utilisation des pesticides de synthèse. Elle rappelle l’impact néfaste des pesticides sur la biodiversité, la qualité de l’eau, des sols et la santé, et le fait qu’un grand nombre de pesticides de synthèse ont une toxicité avérée sur la biodiversité et s’accumulent dans les écosystèmes aquatiques. Les rejets des activités agricoles, rejets des villes, incidents sur les réseaux d’eaux usées, débordement des stations d’épurations, etc., sont autant de sources de pollutions qui menacent directement la qualité des eaux littorales. Il s’agit aussi là d’un risque sanitaire de taille, puisque les usagers de la mer et du littoral sont plus que jamais exposés à des pollutions à la fois bactériologique, chimique, et biologique.

Pour terminer, une recommandation promeut la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature dans le bassin méditerranéen pour la gestion de l’eau, l’atténuation et l’adaptation du climat et pour l’aménagement urbain dans la région méditerranéenne. Surfrider Europe a choisi de développer son action sur bassin méditerranéen – par le biais de son bureau méditerranéen basé à Marseille- afin de contribuer à apporter des solutions et faire face aux nombreux enjeux auxquels il est confronté. En effet, le bassin constitue l’un des 34 points sensibles en termes de biodiversité mondiale, mais fait l’objet d’une très forte pression liée à l’activité humaine résultant de la croissance des populations riveraines, du trafic maritime, du tourisme et du développement de l’industrialisation. La Méditerranée est également l’une des régions au monde les plus vulnérables au changement climatique. Ainsi, il est important que des actions spécifiques soient adoptées pour contribuer à préserver la biodiversité méditerranéenne.

Le programme général du Congrès 

Présence sur le congrès et programme de nos actions à télécharger ici