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Procès du navire Kaltene – Pas de complaisance pour les pollueurs

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Brest, 1er décembre 2011 : Procès du navire Kaltene devant le tribunal correctionnel de Brest. Les prévenus comparaissent pour une infraction au code l’environnement. Ils seraient les auteurs d’un rejet volontaire d’hydrocarbures au large de la Pointe du Raz.

Un faisceau d’indices convergents

L’expertise des clichés du sillage du navire, l’examen de la salle des machines et la saisie de pièces à convictions présentant vraisemblablement des traces d’hydrocarbures, ainsi que les observations de la coque du navire sembleraient constituer des éléments convergents attestant de l’imputabilité de la pollution au navire Kaltene. La constitution de partie civile de Surfrider Foundation Europe aura vocation à souligner ces faits avec pour objectif la condamnation des potentiels auteurs de cette pollution.

Rappel des faits

Le 6 mai 2011, lors d’un vol de surveillance de la côte Atlantique, l’avion POLMAR de la Douane de Nantes constatait une pollution par hydrocarbures de quatre kilomètres de long sur cent mètres de large dans le sillage d’un navire battant pavillon des îles Marshall, le Kaltene, à 140 kilomètres environ à l’ouest du rail d’Ouessant (29).

La récidive des pavillons de complaisances

Cette année c’est déjà le troisième navire immatriculé sous pavillon de complaisance qui fait l’objet, dans les eaux françaises, d’une procédure pour rejet volontaire d’hydrocarbures en infraction au code de l’environnement. « La recrudescence des pollutions hydrocarbures accidentelles – avec trois marées noires au cours de cet été 2011 – et des pollutions volontaires dans lesquelles sont impliquées des pavillons de complaisance constitue une menace immédiate pour le milieu marin. Le dumping économique, juridique et fiscal de ces pavillons laxistes fait payer le prix fort à l’environnement.Les juridictions doivent sanctionner de façon dissuasive ces comportements irresponsables. La complaisance devrait être considérée comme circonstance aggravante.» déclare Antidia CITORES, Chargée de programme Transport et Infrastructures Maritimes chez SFE.

Surfrider Foundation Europe souhaite que dans le cadre de cette procédure les magistrats prennent en considération le fait que le navire soit immatriculé sous pavillon de complaisance pour adopter une sanction exemplaire à l’égard des auteurs de la pollution.

Depuis trois ans, le programme de travail transport et les infrastructures maritimes de Surfrider Foundation Europe contribue à une meilleure application du principe pollueur-payeur. Surfrider se porte partie civile lors des procès pour rejet volontaire d’hydrocarbures. Seule démarche punitive engagée par l’association, elle n’en reste pas moins nécessaire tant que la loi ne dissuadera pas les « voyous des mers ». Depuis 2008, l’organisation a porté plainte contre 17 navires pris en flagrant délit de dégazage. 

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