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Menaces sur les vagues : retour sur la Global Wave Conference

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Les 24 et 25 octobre, la Global Wave Conference s’est tenue à Biarritz et San Sébastian, elle a permis de réunir des membres d’associations internationales diverses mais dont l’objectif était le même : la protection des vagues. Durant ces deux jours, il a été question de la reconnaissance de la valeur des vagues ainsi que leur protection au niveau international. Diverses stratégies ont été évoquées afin de mieux protéger nos plages et notre littoral. Le but étant de partager nos expériences et nos projets futurs, mais aussi nos succès et nos échecs afin de trouver des solutions efficaces. Deux menaces sont ressorties au cours des différentes tables rondes : la pollution et le danger croissant de l’artificialisation du littoral.

Menaces sur le littoral

Notre littoral est aujourd’hui victime de son succès. Attirant chaque année un peu plus de monde, l’apport économique ainsi généré, pousse les autorités locales à développer leurs infrastructures côtières et cela au détriment de la nature.

Le problème des déchets et de la pollution est toujours réel et de plus en plus inquiétant. Dans son rapport de Février 2011, le programme des Nations Unies pour l’environnement dressait ainsi un bilan peu rassurant de la situation actuelle de la pollution des océans. Si cette pollution est considérée comme un problème majeur pour les décennies à venir, aucune mesure concrète n’a été prise afin de remédier à la situation. C’est la raison pour laquelle les associations comme Surfrider Foundation, Surfers against sewage, Save the waves et Salvem o surf, organisateurs de la conférence, souhaitaient mettre en avant les divers programmes et actions qu’ils ont mis en place pour répondre à ces enjeux environnementaux.

Durant la conférence, les divers intervenants ont surtout rappelé les problèmes amenés par l’aménagement et l’urbanisation du littoral qui menacent les écosystèmes côtiers mais aussi les spots de surf. Cette urbanisation de plus en plus fréquente de notre littoral au profit de l’économie touristique est un danger des plus sérieux. Certaines vagues, ont disparu ou sont aujourd’hui menacées, d’autres néanmoins ont pu être sauvées grâce à la mobilisation de bénévoles et d’associations. Outre la simple dégradation visuelle par l’impact de l’homme sur la nature, l’écosystème terrestre et marin est directement menacé par l’urbanisation. Comment alors protéger le littoral de ces menaces ?

Stratégies de protection

Au cours de ces deux journées, les associations ont prouvé que des actions étaient possibles et que des batailles pouvaient être remportées. Surfers against Sawage a marqué la conférence avec son programme détaillé de défense des océans. Fruit d’un travail de plus de vingt ans, ils ont réussi à convaincre le pays d’investir environ 12 milliards de livres sterling dans des infrastructures de canalisation afin d’appuyer leurs actions. Ils ont ainsi mis en place un système d’avertissement en temps réel, en collaboration avec l’industrie de l’eau, « the Sewage Alert Service », qui informe les utilisateurs d’eau quand des eaux usées sont déversées sur des plages du pays.

Les associations telles que National Surfing Reserves (Australie) et Save the Waves (États-Unis) ont aussi pu exposer leur travail sur la protection des vagues. De leur collaboration est né le programme « World surfing reserves », l’objectif étant de protéger et préserver l’environnement côtier en mettant l’accent sur les spots de surf et en sensibilisant le public sur la valeur des vagues et du littoral. Il s’agit de créer un modèle pour la protection des vagues, fondé sur celui de l’Unesco, en reconnaissant certains spots de surf comme « mythiques » afin de mieux les défendre. À ce jour, Save the Waves en partenariat avec « World surfing reserves » est parvenu à consacrer quatre réserves de surf, dont dernièrement celui d’Ericeira au Portugal.

Surfrider Foundation Europe a tenu à mettre en avant son programme emblématique des « Gardiens de la Côte » comme moyen de protection du littoral par des bénévoles et des gens concernés par ces problématiques. Mais surtout, Surfrider a présenté son projet de présentation d’un dossier vague et surf à l’Unesco, projet approuvé et qui tend à être suivi par certaines des associations présentes à la conférence. Un tel dossier aurait d’autant plus d’impact s’il était créé par plusieurs pays et avec l’appui de diverses associations.

La Global Wave Conference a permis de réfléchir à la valeur des vagues et à ce sujet tous s’accordent pour lui attribuer une valeur à la fois culturelle, environnementale et économique. Mais surtout, les initiatives prises par les associations permettent de voir qu’agir et obtenir des victoires sont possibles. Même si les moyens d’action sont différents, les menaces et leurs répercussions sont similaires aux quatre coins du globe au final nous avons tous le même objectif. Si nous partageons tous la même passion pour l’océan et la nature, pour être efficace encore faut-il agir dès maintenant et surtout travailler ensemble. Il faut espérer que les débats pourront continuer au-delà des deux jours de conférence et que des projets collectifs pourront voir le jour.

Pour plus d’informations sur les différentes associations organisatrices de la conférence, vous pouvez consulter leur site internet : Surfers Agains Sewage, Save the Waves, National Surfing Reserves et Salvem o Surf.

Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement à Surfrider Foundation Europe