Skip to main content

Chasing Pellets : une expédition en mer contre la pollution plastique

Les membres de l’expédition Chasing Pellets ont rejoint la terre ferme, après avoir passé dix jours en voilier afin de déterminer le niveau de pollution aux microbilles plastique de la côte-est espagnole. Et les nouvelles sont inquiétantes. Surfrider Foundation Europe, en partenariat avec l’association Good Karma Projects, appellent ainsi les décideurs publics et citoyens espagnols à agir face à ce désastre environnemental. 

Une expédition contre la pollution invisible de l’Océan 

La première image qui nous vient généralement à l’esprit sur le thème de la pollution plastique de l’Océan est l’iconique sac plastique. Pour autant, certaines formes de plastique sont invisibles à l’œil nu, et celles de moins de 5 millimètres sont donc regroupées sous l’appellation de pollution microplastique. C’est notamment le cas des granulés de plastique industriels, aussi appelées pellets ou larmes de sirène. Malgré leur nom poétique, ces sphères de plastique  représentent une source de pollution majeure, causant des dommages irréversibles aux écosystèmes marins, tout en menaçant potentiellement la santé humaine. 

Engagés depuis de nombreuses années dans la lutte contre la pollution microplastique à travers l’Europe, Surfrider Foundation Europe et Good Karma Projects ont lancé l’expédition Chasing Pellets le 19 juin 2021, dans le but de déterminer l’ampleur de la présence de larmes de sirènes entre Tarragone et les îles Baléares, en Espagne. 


Récit d’une expédition hors du commun 

10 jours, 26 heures de navigation, 5 membres d’équipage et seulement quelques heures de sommeil… C’est ce qu’il a fallu à l’expédition Chasing Pellets pour traverser l’ouest de la mer Méditerranée, en passant par Tarragone et les îles Baléares. L’objectif ? Partant de l’hypothèse que les pellets plastiques peuvent être déversés des centaines de kilomètres de distance de leur origine, les membres de l’expédition ont souhaité évaluer l’ampleur locale de cette pollution. Equipés d’un chalut Manta –un filet spécial- ils ont exploré la côte espagnole, à la recherche d’échantillons variés de pellets plastiques qui seront analysés par la suite. Pour le moment, les observations détaillées de l’expédition permettent déjà d’obtenir un premier état des lieux de la situation. 

Pour en savoir plus sur l’expédition Chasing Pellets, c’est par ici 

Les observations de l’expédition Chasing Pellets : des nouvelles préoccupantes pour la santé de l’Océan  

“Je savais que nous faisions face à une situation urgente, mais ce que nous avons constaté sur le terrain qu’elle était encore pire que prévu”, explique Simon Witt, responsable du programme de Coastal Defenders de Surfrider Foundation Europe, et membre de l’expédition. En effet, les observations réalisées sur le voilier sont alarmantes, l’équipage ayant trouvé des granulés de plastique industriels jusqu’à 64 kilomètres de la côte de Tarragone et Majorque. Plusieurs accostages pour procéder à des collectes de déchets et données ont également eu lieu tout au long de la traversée. Ils ont notamment permis d’estimer que la quantité de pellets retrouvés sur la plage Cavalleria de Minorque s’élevait à 6000 unités par mètre carré. Et cela ne concerne qu’une plage, ce qui laisse présager l’ampleur du désastre à l’échelle nationale et européenne. 

Lisez notre dernier rapport pour en apprendre plus sur les pellets plastiques 

Actuellement, le programme international du secteur industriel pour la prévention des déversements de pellets plastiques dans l’environnement, dénommé Operation Clean Sweep (OCS), a montré son inefficacité, alors que le nombre de pellets répandus dans l’Océan reste encore colossal. A la place de l’OCS, il est urgent qu’un mécanisme réglementaire contraignant soit adopté au niveau de l’Union Européenne, afin que les industries concernées suivent des lignes directrices strictes pour éviter les déversements de granulés dans l’environnement.

Du voilier au Ministère espagnol de l’environnement 

L’expédition Chasing Pellets a mis en lumière l’ampleur que représente la pollution microplastique aujourd’hui. Il est crucial de sensibiliser les citoyens, et d’appeler les décideurs publics et acteurs privés à mettre en place les mesures appropriées. S’appuyant sur les résultats de l’expédition, Surfrider Foundation Europe et Good Karma Projects ont envoyé ce vendredi 10 septembre une lettre officielle à M. Teresa Ribera, ministre espagnole de l’Environnement. Par cette lettre, les deux organisations souhaitent alerter le gouvernement sur l’urgence d’adopter des mesures contraignantes au niveau européen contre la pollution plastique. 

Vous souhaitez réagir à ce contenu ? Ecrivez-nous à