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Atténuer le dérèglement climatique : les solutions du dernier volet du GIEC

Le troisième et dernier volet du sixième rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est paru le lundi 4 avril. Il propose une lecture des différentes trajectoires possibles pour atténuer les effets du changement climatique. Prenant en compte des solutions à court et plus long terme, les liens qu’elles partagent mettent en exergue la nécessité de se diriger vers une société plus sobre et résiliente.

IL FAUT AGIR ET MAINTENANT

Réduire nos émissions de gaz à effets de serre (GES) de manière considérable est le seul moyen de limiter le réchauffement global à 1,5°C. Ce chiffre que le GIEC martèle n’est en rien anodin comme le démontrait le second volet qui exposait la différence que fait chaque dixième de degré supplémentaire.

« Pour chaque fraction de réchauffement supplémentaire il y aura des impacts croissants, il y aura des coûts, et des dommages supplémentaires. » – Valérie Masson-Delmotte, Paléoclimatologue

Ainsi, nous n’avons d’autre choix que de réduire d’au moins 45% nos émissions d’ici la fin de la décennie, tout en visant la neutralité carbone d’ici 2050. Cela implique d’entreprendre une transformation sociétale, avec plus de sobriété, l’abandon d’énergies fossiles et le développement d’énergies renouvelables. Bonne nouvelle, nous avons entre nos mains tous les outils pour y parvenir.

« Nous sommes à un carrefour. Les décisions que nous prendrons maintenant peuvent nous assurer un futur viable. Nous avons les outils et le savoir-faire pour contenir le réchauffement. » – Hoesung Lee, Président du GIEC

L’atténuation nécessite plus de coopération internationale et de financements pour adopter des modes de vie consommant moins d’énergies et de ressources. Le coût de ses investissements reste moindre par rapport à ceux provoqués par le dérèglement climatique. Des décisions politiques fortes doivent donc être prises pour orienter nos sociétés vers un avenir plus sobre. Les investissements privés et publics dans les activités polluantes, et notamment les énergies fossiles, sont encore trop importants, c’est pourquoi des cadres législatifs doivent accompagner le changement pour encourager des investissements décarbonés.

LE POUVOIR DES ACTIONS INDIVIDUELLES

Notre champ d’action est multiple. En tant qu’individu, les changements ont un impact et permettent d’orienter des politiques ambitieuses et indispensables.

« Les individus au statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont un plus grand potentiel de réduction »

Les changements de comportement et de mode de vie peuvent réduire rapidement les émissions mondiales de certains secteurs d’au moins 5 %, voire davantage avec un soutien politique. Il s’agit notamment de passer à des régimes alimentaires sains et durables, de réduire le gaspillage alimentaire, de favoriser les produits à durée de vie plus longue et réparables, le télétravail, la marche, le vélo, le covoiturage, la réduction du chauffage, etc.

Les solutions d’atténuations dépendent donc aussi de nos actions individuelles. Les scientifiques du GIEC au travers de leurs trois rapports ont présenté les faitsles effets et les solutions du changement climatique. Nous avons une marge de manœuvre à portée de main, mais il est urgent de s’en saisir en adoptant des changements sociétaux profonds. Tous les secteurs sont concernés par ce levier d’action citoyen dont chacun peut et doit s’approprier.

L’ÉNERGIE UN SECTEUR CLÉ 

En faisant l’état de lieux des connaissances scientifiques multisectorielles, le GIEC a défini un périmètre d’action secteur par secteur en fonction de leurs émissions. La priorité étant avant tout de les réduire drastiquement.

Le secteur de l’énergie est responsable de 34% des émissions de gaz à effet de serre mondiales

Aucun doute, sortir des énergies fossiles n’est plus une option. Une transition majeure et systémique doit donc se mette en place pour passer à des modes de productions d’énergies à plus faible émissions. De plus, le coût d’énergies peu carbonées à diminuer les rendant donc encore plus accessibles. Il est cependant important de rappeler que cette transition énergétique ne peut se penser sans une réduction de notre consommation.

Aucune nouvelle exploitation de pétrole, de gaz ou de charbon ne doit voir le jour et celles existantes doivent être mises à l’arrêt le plus rapidement possible.

« Il est temps de cesser de brûler notre planète et d’investir dans les énergies renouvelables » – António Guterres, secrétaire générale de l’ONU

Mais nous ne faisons pas que brûler notre planète en exploitant des énergies fossiles, une grande partie de ces activités restent invisibles et se déroulent dans notre Océan.

QUE PROPOSE SURFRIDER ?

Le précèdent volet du rapport du GIEC mettait l’accent sur l’adaptation dont nos sociétés doivent faire preuve pour appréhender au mieux les effets du dérèglement climatique. Pourtant, les mesures d’atténuation restent la clé pour poursuivre l’objectif de limiter le réchauffement global à 1,5°C.

Il est nécessaire de réduire l’impact du secteur stratégique que représente l’économie bleue. Avec 90% de nos marchandises qui transitent par voies maritimes, le transport par cargo doit évoluer vers des pratiques plus respectueuses et décarbonées comme l’encourage le label Green Marine Europe.

Mais une grande partie des impacts liés à l’économie bleue se produisent en dessous de la surface. Surfrider Europe prône une sortie rapide du recours aux énergies fossiles via sa campagne « #DrillingIsKilling » pour mettre fin aux forages en mer.

Comme l’indique le dernier volet du rapport du GIEC, une trajectoire favorisant les énergies renouvelables comme les énergies marines renouvelable (EMR) est indispensable. Surfrider accompagne la concertation en local pour une diversification du mix énergétique et intégrer au mieux les EMR dans un tissu économique, social et environnemental.

Il est toutefois important de rappeler que toute production d’énergie a un impact sur l’environnement : la meilleure énergie est celle que l’on ne produit pas.