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Anniversaire Naufrage de l’Erika

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Le 12 Décembre 1999,  le navire pétrolier l’Erika fait naufrage au large de la Bretagne.  37 000 tonnes de fioul lourd sont alors déversées dévastant ainsi notre océan et la côte atlantique. En 12 ans, après de nombreux procès, débats et règlementations liés à cet accident, Surfrider souhaite revenir sur cette catastrophe environnementale ayant posée les premières bases en matière de sécurité maritime.

7 ans d’enquête et 4 mois de procès

Après 7 ans d’enquête, le procès s’ouvre enfin le 12 février 2007. Il durera 4 mois avec pas moins de 49 témoins et une cinquantaine d’avocats. Le 16 janvier 2008, le Tribunal correctionnel de Paris rend son verdict : le groupe Total sera alors reconnu coupable de pollution maritime et condamné à verser 192 millions d’euros de dommages et intérêts. L’armateur, le gestionnaire et l’organisme de certification du navire seront quant à eux déclarés coupables de faute caractérisée. Il s’agit du premier procès pénal en France d’une marée noire et dans lequel apparaîtra en appel, le 29 mars 2008, la notion « de préjudice écologique pur ».

La majorité des parties civiles attendent aujourd’hui le procès en cassation de l’Erika, mais certaines ont d’ores et déjà obtenues des dommages et intérêts, dont dernièrement la commune du Croisic qui a reçu un chèque de 700.000 d’euros d’indemnités.

Prise de conscience européenne

Les évènements liés à l’Erika et au Prestige vont mettre en lumière les pratiques maritimes et leurs failles, relevant ainsi la nécessité de prendre des mesures pour éviter ou mieux appréhender ce type de catastrophe. La France au côté de l’Union Européenne et de l’Organisation Maritime Internationale va chercher à renforcer sa politique en matière de sécurité maritime et de lutte contre toute pollution maritime. L’adoption par la Commission Européenne des « paquet Erika I, II, III» permet depuis 2000 d’améliorer la sécurité des navires et du trafic maritime.

Surfrider suit aujourd’hui avec beaucoup d’attention la transposition de certaines de ces directives européennes par les Etats-Membres, dont les délais ont pour certaines déjà ou vont expirer. Avec notre programme « Transport et infrastructures maritimes » nous effectuons un travail de recherche important afin de faire respecter le droit et surtout pour mieux prévenir à l’avenir des catastrophes telles que celles que nous avons connues avec l’Erika.

Et aujourd’hui?

Aujourd’hui,  12  décembre 2011, 12 ans après le naufrage de l’Erika, on compte toujours chaque année, un grand nombre de déversements pétroliers dans le monde. Pas moins de trois marées noires liées à des navires sous pavillons de complaisance ont eu lieu entre juillet et octobre 2011, en Inde, au Danemark et en Nouvelle Zélande avec le navire RENA, où vingt tonnes de fioul se sont déversées au large des côtes néo-zélandaises, le 5 octobre 2011.

Vendredi 9 décembre 2011, le Florece, cargo de 88 mètres (battant pavillon dominicain) est rentré en collision avec l’Afrodite au large de Lorient en France,  et a coulé, emportant au fond des océans les hydrocarbures de soutes qui servaient à sa propulsion. Plus que  jamais ce nouvel accident suggère que les marées noires ne sont pas des fantômes qui émergent du passé mais des menaces bien réelles qui continuent de guetter nos côtes.

L’année 2012 marquera quant à elle un autre anniversaire, celui du naufrage du pétrolier Prestige il y a  10 ans. Cette année sera l’occasion pour Surfrider de dresser un bilan des avancées et perspectives en la matière.

Restez à l’écoute, restez informés, militez pour que ce type de catastrophe ne se reproduise plus.

Soutenez Surfrider et sa campagne « Stop Oil Spills »

Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement