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Rencontre avec Olivier Leroux, Gardien de la côte d’Opale

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

En 2006, Dunkerque est menacé par la construction d’un Terminal Méthanier sur la plage du Clipon qui dégradera notre écosystème côtier : disparition d’une plage, d’une vague, destruction des dunes protectrices et de leur flore, augmentation du trafic maritime tout cela pour la valorisation d’une énergie fossile à forte émission de CO2.

Olivier Leroux intègre alors notre réseau des Gardiens de la Côte, devient un véritable défenseur du littoral et agit, sans demi-mesure, pour défendre sa côte et son patrimoine.

Pourquoi as-tu souhaité agir/ t’impliquer en tant que Gardien de la Côte ?

L’opposition à un tel projet a été pour moi aussi naturelle qu’immédiate, n’imaginant pas, à l’heure de la prise de conscience environnementale que chacun (personne physique ou morale), devrait avoir, que de tels projets aussi incohérents vis-à-vis de notre responsabilité collective et de l’intérêt des générations futures puissent être envisagés.

Comment as-tu eu l’idée de contacter SFE ?

Ayant la chance d’avoir grandi sur les immenses plages du Nord et dans les dunes de la Flandre Maritime, kitesurfeur depuis 15 ans, surfeur, pêcheur, la vie de ma famille s’articule autour de la mer au quotidien et c’est elle qui m’a forgé mentalement, physiquement et idéologiquement.

C’est dans ce contexte que j’ai naturellement contacté Surfrider dont je n’étais jusqu’alors qu’un sympathisant assez passif, mais dont je connaissais fort bien les missions et compétences.

Qu’attendais-tu de SFE en devenant un Gardien de la Côte? L’association a t’elle répondu à tes attentes ?

J’en attendais une aide technique pour participer au débat public et un appui médiatique. Mais, j’y ai trouvé bien plus : des amis. SFE nous a aidé en local à établir une stratégie, nous a apporté des éléments techniques, donné des conseils par dizaines, assuré un suivi permanent du dossier, relayé le problème sur le plan européen, et même soutenu moralement parfois !

Quelles ont été les grandes étapes de ton combat, les actions mises en place avec SFE ?

J’ai participé, au nom de SFE, et au sein du collectif associatif que nous avons formé en local, à l’intégralité des séances du débat public. Le « cahier d’acteur » de SFE a été présenté publiquement et déposé par la suite pour l’Enquête Publique. Lors de cette dernière, j’ai pu porter le point de vue de l’association et démontrer aux commissaires enquêteurs les points techniques qui avaient été recensés en opposition.

Des pétitions mais également des rassemblements et manifestations ont été organisés comme l’enterrement symbolique de la plage du Clipon.

Tout ce qui était envisageable de mener contre ce projet a été organisé puis concrétisé par des actions, grâce à la synergie de l’équipe de Surfrider et la pugnacité des gardiens et associatifs sur place.

Quelles difficultés as-tu rencontrées dans ton combat ? Comment pourrait-on améliorer le Programme Gardiens de la Côte ?

La principale difficulté rencontrée sur place fut d’avertir les sympathisants de Surfrider. Une information et un rapprochement auprès des clubs et associations seraient sans doute un premier point clé de la mobilisation des acteurs du littoral, pour que le programme s’étoffe en nombre et en donc en poids face aux institutions, promoteurs, pollueurs etc…

Si le programme des Gardiens de la Côte, par l’étendue des compétences mises à la disposition de ses acteurs et la réactivité de l’équipe, est un outil incontournable pour qui souhaite s’organiser de manière cohérente autour de la défense de son littoral, il gagnerait à se faire connaitre.

Quels conseils pourrais-tu donner aux futurs Gardiens de la Côte ?

Mon combat ne s’est pas terminé de la manière escomptée : car si les mesures compensatoires imposées aux promoteurs ont sans doute eu raison du budget à boucler, l’autorisation récente octroyée par le gouvernement à EDF d’augmenter ses tarifs aura donné le souffle financier nécessaire pour relancer sa concrétisation.

Quoi qu’il en soit, il faut continuer à se battre car la victoire, sur ce lourd dossier, n’a tenu qu’à un fil. Et comme disait Brecht : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu »…

Pour en savoir plus sur notre Programme et nos combats Gardiens de la Côte, visitez notre page Facebook Surfrider – Keepers of the Coast