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Rapport Human Health and Ocean Pollution : quand santé humaine rime avec santé marine

Nous voilà sortis de cette année difficile qui, sans aucun doute, aura marqué les esprits. Témoignant plus que jamais de la vulnérabilité de l’Homme face à la Nature, 2020 nous aura fait réfléchir au sens de notre existence et aux modes de vie à adopter à l’avenir pour faire face aux problématiques environnementales chaque jour plus visibles. 

Human Health and Ocean Pollution : nouveau rapport alarmant sur la pollution marine

Pour éviter que des maladies ne se développent de façon exponentielle et que le dérèglement climatique n’impacte davantage notre quotidien, il est plus que jamais essentiel de poursuivre nos efforts. 2021 doit être le moment de concrétiser ces réflexions et d’engager une nouvelle dynamique, en commençant par la préservation des océans. C’est ce que souligne d’ailleurs le rapport Human Health and Ocean Pollution, publié en décembre dernier dans la revue américaine Annals of Global health. Fruit d’un congrès organisé à Monaco en partenariat avec l’OMS, où participaient plusieurs scientifiques, médecins et experts issus de quarante pays différents, cette étude alerte sur le risque accru de maladies dues à la pollution marine croissante et invite les dirigeants et citoyens du monde entier à comprendre sa gravité. 

Car, s’il est admis que la pollution est la plus grande cause environnementale de maladies dans le monde, donnant lieu chaque année à près de neuf millions de décès prématurés, les risques liés à la pollution spécifique des océans sont insuffisamment reconnus. Alors même qu’ils menacent sérieusement notre bien-être, ils commencent seulement à être compris. En analysant minutieusement divers polluants marins, les signataires de ce rapport se donnent alors pour but d’éclairer sur l’ampleur de leurs impacts sur notre santé. Et le constat est alarmant. 

Quand notre santé dépend de celle des océans

Ils rappellent que, si le déversement continu de déchets plastiques dans les océans, bel et bien observable à l’œil nu, ne cesse de croître, la pollution marine ne s’y réduit malheureusement pas. Elle est au contraire très variée et bien souvent invisible – qu’il s’agisse de produits chimiques, de pétrole, de déchets urbains et industriels, de pesticides ou encore de métaux toxiques propagés dans les océans. Surtout, les experts mettent l’accent sur la présence particulièrement préoccupante de l’un de ces métaux : le mercure.

Produit par la combustion du charbon, l’extraction de métaux, l’exploration pétrolière et gazière ou encore l’utilisation de produits chimiques, ils affirment que la charge de ce polluant métallique dans l’environnement ne cesse de s’élever, estimant à près de 2 220 tonnes ses émissions au cours de l’année 2020. Le problème ? Les signataires du Human Health and Ocean Pollution ont découvert qu’en se déposant dans les océans, les micro-organismes marins le convertissent en méthyl mercure, une forme organique de mercure hautement toxique.

En s’appuyant sur diverses études, ils révèlent qu’une exposition à ce type de métaux, par la consommation de mammifères marins ou par simple contact cutané et respiratoire lors de baignades, aurait un impact considérable et irréversible sur le fonctionnement cérébral humain : il diminuerait notamment les capacités motrices et verbales, l’attention, la mémoire ou encore le QI. Aussi, l’activité cardiaque pourrait se voir modifiée par une exposition prolongée au méthyl mercure (élévation des risques d’hypertension et d’infarctus conduisant, dans le pire des cas, au décès). Enfin, certaines expériences rendent compte de l’apparition d’éruptions cutanées et de problèmes respiratoires chez les personnes exposées. 

Une toxicité accrue par le réchauffement climatique 

Autant de risques de maladies qui devraient s’accroître si le dérèglement climatique continue de s’accélérer. Car, pour couronner le tout, les signataires démontrent que le réchauffement, l’augmentation du ruissellement et les changements de courants océaniques remobilisent fortement le mercure présent dans l’environnement, augmentant ainsi sa toxicité. Une raison de plus pour reconnaître que le temps de l’action a sonné et que la pollution peut être évitée. Plaçons 2021 sous le signe de l’espoir et de la protection marine. Comment ? En exigeant, cette année encore, auprès des décideurs publics, davantage d’actions et de législations afin de réduire la production plastique et la combustion du charbon, première cause de la présence de mercure dans les océans ; en se tournant progressivement, en tant que citoyens, vers une économie circulaire, une consommation plus responsable et moins de gaspillage. Ces exigences sont essentielles pour prévenir la pollution des océans, atténuer le dérèglement climatique et ainsi contribuer au bien-être mondial : soyons les moteurs de ce changement. 
 

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