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Quand la glace terrestre fond à un endroit, le niveau de l’océan monte ailleurs

Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?” : c’est l’effet papillon, théorisé par le scientifique américain Edward Lorenz, en 1972. Cela illustre parfaitement les conséquences du changement climatique. La glace terrestre fond à un endroit et les effets se ressentent à l’autre bout du globe où le niveau de la mer monte un peu plus chaque année. 

Fonte des glaces terrestres : une des conséquences majeures du changement climatique

La hausse globale de la température dans le monde a des conséquences visibles sur les calottes glaciaires. En Antarctique, la fonte annuelle est six fois plus rapide qu’il y a 40 ans. Depuis 1992, l’espace aurait perdu environ 3 000 milliards de tonnes de glace. Même constat au nord du globe, au Groenland, où la fonte des glaces a été multipliée par quatre de 2003 à 2013. A titre d’exemple, le 17 juin 2019, le Groenland a perdu en une seule journée près de 3,7 milliards de tonnes de glace. 

Les conséquences pour les populations locales sont nombreuses, altérant leur mode de vie en réduisant les périodes de chasse et en perturbant tout l’écosystème. Si la glace fond normalement tous les ans, c’est la fonte de la glace terrestre qui inquiète. Le phénomène naturel est amplifié par une forte activité industrielle humaine. Ainsi, la température moyenne mondiale est en moyenne 1.6°C supérieur à celle d’il y a 150 ans, soit au début de l’industrialisation de l’Europe. 

Thule et Tuvalu : des populations liées par le changement climatique

Ce qu’il se passe en Arctique et en Antarctique n’est pas sans effet sur d’autres régions du globe. Par exemple, le Groenland contribue à l’élévation du niveau de l’eau d’environ 0.7 mm annuellement et cette valeur pourrait augmenter dans les années à venir. Avec déjà près de 20 cm de hausse en moyenne sur l’ensemble des océans depuis plus d’un siècle, l’élévation du niveau de la mer ne cesse de s’accélérer depuis plusieurs décennies. 

Ainsi, Thule, ville du nord du Groenland et Tuvalu, nation insulaire du Pacifique sont deux lieux que tout semble séparer. Pourtant, ils sont liés par les effets du changement climatique. A Thule, la fonte des glaces terrestres atteint un niveau record chaque année. De l’autre côté, Tuvalu est l’un des premiers pays sur le point de sombrer en raison de la hausse du niveau de l’eau. Tous deux illustrent l’impact que la fonte des glaces à un endroit peut avoir sur l’élévation du niveau de l’océan à un autre. C’est tout l’objet du film documentaire Thule Tuvalu de Matthias von Gunten , montrant comment les deux populations sont contraintes d’abandonner leur mode de vie traditionnel. Le montage parallèle met alors en relief leur destin commun ainsi que les impacts sociologiques, économiques et culturels du changement climatique.  

Atténuer et s’adapter : un enjeu pour les citoyens et surtout pour les professionnels

Face à ces enjeux, deux types de réaction émergent chez les citoyens. Il y a d’abord l’atténuation, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement de l’atmosphère et donc à l’accélération de la fonte de la glace terrestre. Pour cela, des actions peuvent être menées à l’image d’une meilleure isolation de son logement, d’un changement des modes de transport et d’une maîtrise de la consommation globale. Il est également inévitable de passer à l’adaptation, notamment pour ceux vivant sur les zones côtières. Cela passe par le renforcement de processus naturels, comme la végétalisation d’une dune, ou la surveillance passive afin de mesurer le trait de côte. 

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Néanmoins, ce ne sont pas les citoyens qui sont les plus responsables de la fonte de la glace terrestre. En France, les transports sont la première source d’émission de gaz à effet de serre (29.7% en 2017) devant l’industrie et le secteur tertiaire (25.8%) ou l’agriculture (18.9%). Des efforts doivent alors être menés par ces secteurs pour ralentir leur fréquence de (sur)production et leur pollution, afin de se diriger vers une production plus durable, émettant moins de CO2 et diminuant ainsi le réchauffement de l’atmosphère. 

Ainsi, la glace terrestre fond et nous ne pouvons pas regarder ailleurs puisque ce phénomène, accentué par la pression anthropique, a des conséquences sur l’ensemble du globe en contribuant à l’élévation du niveau de l’océan. Il est encore temps d’agir en changeant notre manière de produire et de consommer.