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Qualité des eaux de baignade?: alerte à la pollution chimique

La pollution chimique est engendrée par des rejets de produits chimiques à la fois d’origine industrielle et domestique. Elle peut résulter notamment de l’utilisation de pesticides, de détergents ou encore de métaux lourds. Aujourd’hui, elle n’est pas considérée dans les contrôles de la qualité de l’eau de baignade. Pourtant elle représente un gros risque pour la vie humaine et marine.

La pollution chimique : qu’est-ce que c’est ?

Quand on parle de qualité des eaux de baignade, on se base sur des analyses bactériologiques, qui ne représentent qu’un aspect de la pollution marine. Pourtant, il existe un autre type de pollution mal filtrée et qui affecte la qualité de l’eau : la pollution chimique.

La pollution chimique comprend une longue liste de produits chimiques utilisés dans la vie quotidienne, principalement issus de trois secteurs : l’agriculture (pesticides, nitrates, etc), l’industrie (métaux lourds) et la médecine (produits pharmaceutique et résidus médicamenteux). On y compte aussi tous les produits domestiques, à savoir les cosmétiques et les produits ménagers.

water ©Linus Nylund

Un grand nombre d’entre eux sont toxiques pour la santé humaine et la faune et la flore marine. En effet, à ce jour, les stations de traitement des eaux n’ont pas été conçues pour éliminer ces micropolluants. Si elles en éliminent une partie, de nombreux polluants chimiques sont encore présents dans les eaux traitées.

Quels sont les risques de cette pollution ?

Sur la vie marine

Ces polluants chimiques, issus des eaux municipales traitées ou non, des effluents industriels et des ruissellements agricoles s’infiltrent dans les rivières, les lacs et les eaux côtières. Résultat ? Apparition de mousses dans les rivières et mers, eutrophisation (présence des nitrates et des phosphates qui stimulent la prolifération d’algues) qui tue les cours d’eau et asphyxie la vie aquatique, perturbations de la croissance et de la reproduction de la faune marine, etc.

Les substances toxiques contenues dans l’eau polluée peuvent être stockées par les plantes aquatiques dont la consommation peut provoquer des maladies digestives. De manière générale les produits nocifs sont plus ou moins absorbés par les organismes marins, c’est ce que l’on appelle le phénomène de bioaccumulation.

Sur la vie humaine

La pollution chimique, le plus souvent invisible, se retrouve dans les aliments que nous mangeons, dans l’eau dans laquelle nous buvons et nous baignons.

Certains de ces polluants agissent comme perturbateurs endocriniens, d’autres pénètrent la peau. Ils se concentrent aussi au sein des chaînes alimentaires, des micro-organismes jusqu’aux gros poissons que nous mangeons, c’est ce que l’on appelle le phénomène de bioamplification.

Quelle solution pour limiter la pollution chimique ?

L’information et la sensibilisation des citoyens sur la problématique des polluants chimiques demeurent la première urgence pour un changement d’attitude vis à vis de l’utilisation de ces polluants. Par exemple, un passage aux détergents 100 % biodégradables est indispensable pour la sauvegarde de la biodiversité.

En tant que citoyen, on peut aussi lutter contre cette pollution en fabriquant nous-même nos produits ménagers (liquide vaisselle, lessive, entretien) et cosmétiques. Les produits classiques contiennent de nombreuses substances polluantes, comme les tensioactifs non biodégradables ou les phosphates, qui se retrouvent après usage dans les eaux usées. Celles-ci sont acheminées vers les stations d’épuration, où toutes les molécules chimiques ne sont pas éliminées.


© Jeremy Bishop

Enfin, bien que des efforts aient été faits, des décisions politiques et des réglementations doivent être adoptées afin de lutter contre la masse de produits chimiques qui polluent l’eau. Si la DCE encadre déjà la surveillance de certaines substances chimiques, des mesures doivent aussi être prises pour encadrer de nouveaux polluants (la nouvelle génération de produits pharmaceutiques par exemple) et améliorer et/ou équiper les stations d’épuration pour éliminer ces polluants chimiques.

Ainsi, la pollution chimique n’est pas encore assez maitrisée et cause des gros dégâts sur l’environnement et la santé humaine. Pour Surfrider, les efforts doivent poursuivre en termes de réglementation. Dans le cadre sa campagne Voice for the Ocean, Surfrider souhaite d’ailleurs solliciter l’opinion des citoyens afin de faire émerger des priorités sur cette problématique et proposer des mesures adaptées au niveau européen.