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Le plastique : un fléau industrialisé

Le plastique est l’ennemi public numéro un de la vie marine et de l’Océan. Pourtant, nous continuons à le produire et l’utiliser en masse : 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites en 2019. Ce chiffre ne fait qu’augmenter puisqu’aujourd’hui il est plus rentable de polluer que de s’engager dans un changement des pratiques industrielles, destructrices pour l’environnement.


Pourquoi le plastique est toujours un problème

Des bouteilles aux emballages en passant par les jouets, beaucoup d’objets de notre quotidien sont composés de plastique. Et cette tendance n’est pas près de diminuer avec une appétence croissante pour cette matière première en raison de son coût avantageux et de ses propriétés multiples.

Produits d’hygiène, vaisselle, ameublement, le plastique se glisse partout sous différentes formes et couleurs, mais a pourtant toujours les mêmes impacts sur notre environnement et notre santé. Aujourd’hui il y a urgence : il nous faut sortir de cette spirale infernale du plastique. Mais comment réussir à le limiter alors qu’il semble être devenu un incontournable ?

A l’échelle de l’État français des engagements sont déjà pris pour amorcer cette transition sans plastique. L’objectif : la disparition totale des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040. C’est la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économique circulaire) qui fixe des objectifs à atteindre chaque année pour réduire à la source la pollution plastique. Des objets comme la vaisselle en plastique, les pailles, les touillettes ou les cotons-tiges en plastique ne peuvent plus être commercialisés au sein de l’Union européenne depuis le 3 juillet 2021 et la mise en application de la Directive européenne du 5 juin 2019 sur les plastiques à usage unique.

Mais cela ne concerne que certains produits finis et certains emballages, donc bien insuffisant comparé à l’ensemble du plastique produit, utilisé et distribué.

Les entreprises de l’agroalimentaire addicts au plastique

On pourrait penser qu’avec l’interdiction de plusieurs plastiques à usage unique les industriels développeraient des alternatives durables. Dans les faits, certains de ces produits se cachent encore dans nos commerces. Seule l’appellation change en se targuant de « réutilisable » sur des produits qui ne le sont pas plus qu’avant, comme la vaisselle plastique. La route est encore longue pour faire évoluer les pratiques dans l’industrie.

De façon plus générale, ce sont souvent dans les fausses solutions ou solutions partielles dans lesquelles les entreprises investissent. On peut citer entre autres le recyclage qui peut aider à limiter la pollution plastique mais n’est pas une solution en soi, ou le plastique biosourcé par exemple. Au lieu de se concentrer sur une réduction à la source de la production et l’utilisation de plastique, qui est la seule solution viable, les entreprises vont investir dans les alternatives légales les plus faciles à mettre en place mais qui ne sont pas de réelles solutions environnementales. Prenons l’exemple du recyclage : aujourd’hui nous sommes dans l’incapacité de recycler tous les plastiques, surtout lorsqu’ils sont combinés à d’autres matériaux comme le papier, et nous produisons trop de plastique pour qu’il puisse être traité correctement. Selon OCDE : seulement 9% du plastique dans le monde a été effectivement recyclé en 2019. Le bioplastique quant à lui, est aussi dangereux que le plastique, mais autorisé pour certains produits, et il est beaucoup moins coûteux pour une entreprise de passer du plastique traditionnel au bioplastique plutôt qu’à une réelle alternative durable.

De même, les entreprises ne se remettent que rarement en question sur l’usage du plastique au sein de leurs locaux (bouteilles d’eau en réunion, gobelets plastique dans les machines à café ou fontaine à eau, restaurations collectives).

 On peut donc voir que le plastique est présent dans l’ensemble de l’entreprise, de la conception des produits à partir de matières plastiques, aux emballages de ces produits, en passant par toute l’utilisation d’objets plastique qui peut être faite au sein d’une entreprise.

Une solution : la déplastification

On le voit, la transition vers un monde qui réduit l’utilisation du plastique peut être longue et demande de nombreuses adaptations. Toutefois les solutions et alternatives existent déjà, reste encore à les mettre en place de manière systémique et à plus grande échelle.

Surfrider promeut la déplastification ! Autrement dit sortir de l’usage systématique des produits en plastique et le substituer par des alternatives plus respectueuses. Pour déplastifier nos sociétés, ceux qui en produisent doivent s’engager pour limiter au maximum l’utilisation du plastique, notamment celui à usage unique.

La consigne, le réemploi et le vrac sont trois solutions efficaces et accessibles pour sortir de l’utilisation systématique du plastique. Ces alternatives doivent être proposées dans nos commerces pour permettre au consommateur de faire le meilleur choix possible. La responsabilité des entreprises dans ce processus est donc primordiale puisqu’il devrait être de leur devoir d’assurer la meilleure prestation possible aussi bien pour le consommateur que pour l’environnement. De la recherche et développement est également nécessaire afin de trouver des alternatives à la conception des objets en plastique.

Les entreprises ont un rôle important à jouer dans la transition écologique. Pour cela, limiter l’utilisation du plastique est indispensable. Alors, pourquoi ne pas être moteur de cette transition ?