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« Coucou Petite Méduse » : Ranimer la passion de l’Océan sur les spots oubliés

Outside #6 – A la base c’est une bande de jeunes surfeurs bretons qui réalise des surf trips sur des spots reculés en autonomie. C’est alors qu’ils se sont rendus compte en explorant des coins isolés qu’ils se heurtaient à des difficultés sociales, environnementales et écologiques. Une prise de conscience qui leur a donné l’envie de s’engager.

EN QUOI CONSISTE VOTRE PROJET ?

Nous partons en août 2019 pour la partie nord-est de l’île du Sri Lanka qui est marquée encore aujourd’hui par la guerre civile qui a sévi pendant plus de 20 ans jusqu’en 2009 (un accès très compliqué au nord-est de l’île, meurtri par les affrontements). Puis en 2004 c’est la nature qui s’en mêle avec un tsunami dont la population a du mal à se remettre. Un traumatisme pour de nombreux amoureux de l’Océan qui souhaitent redonner vie à ce spot pour surfeurs. Notre objectif est d’emmener avec nous du matériel de surf (board, leash, wax), de secourisme (mannequins) et apporter également les gestes simples mais essentiels en termes de préservation des spots.

Nous souhaitons faire découvrir aux enfants ce magnifique sport porteur de valeurs et aussi offrir aux anciens surfeurs la possibilité de reprendre leur passion sur de nouveaux équipements. Une façon de leur redonner un enthousiasme, des émotions pour rétablir cette harmonie avec l’Océan. Nous voulons aussi profiter du fait que nous recherchons des spots isolés pour nettoyer les plages comme nous avons eu l’occasion de le faire dernièrement au Portugal. C’est assez inimaginable et paradoxale la quantité de déchets que l’on peut trouver loin de la civilisation moderne. C’est avec notre éducation occidentale via les nombreuses organisations telle que Surfrider Foundation Europe que nous espérons éveiller les consciences chez les locaux.

POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ D’AGIR ?

Le but est vraiment de lier notre passion du surf et du voyage avec l’aide que l’on peut apporter à notre petite échelle. On reçoit énormément d’un point de vue humain en rencontrant les surfeurs locaux, les pécheurs des villages. Nous pensons que la pratique des sports d’eau, où que ce soit, est un contexte propice à l’éveil des consciences. L’aboutissement du projet est de parvenir à apporter le réconfort nécessaire pour rétablir un équilibre entre les pratiquants locaux et leur environnement et cela passe par un changement des mentalités sur le nettoyage des plages et le respect de l’éco système. Redonner à ces populations les moyens de préserver leurs plages, leurs vagues et leur spot.

QUELS ONT ÉTÉ VOS MOMENTS FORTS ?

Nos passions communes pour le voyage, le surf, l’aventure et les rencontres se sont vites conjuguées dès lors que l’on a pris la route avec notre vieille caravane matriculée « Coucou petite méduse ». Les nombreuses personnes qui ont croisé notre route ont évoqué le souhait de suivre notre aventure. Un surfeur suédois qui nous a aidé à réparer une board après une session houleuse, un agriculteur portugais qui nous a prêté un bout de terrain pour bivouaquer… Autant de rencontres à chaque étape qui ont insufflé une dimension humaine à notre projet et qui nous ont confortés dans l’idée de poursuivre notre projet à l’international. Un bouche-à-oreille qui nous a permis de rentrer en contact avec nos actuels partenaires (Stered, Zeus Surf Board, Akewatu, Nomads Surfing) mais également de partager l’expérience avec les surfeurs de Lost In The Swell ou encore recevoir le soutien de grands noms comme Jérémy Flores.

UN MESSAGE A FAIRE PASSER ?

Il ne suffit pas de partir très loin pour avoir des spots vierges de surfeurs et si vous voyagez n’hésitez pas à sortir des endroits touristiques, vous y gagnerez beaucoup en rencontrant des locaux. Et petit message pour les surfeurs qui ne le font pas encore : Quand vous remontez de votre session et croisez des déchets, ramenez-les jusqu’à une poubelle, c’est pas méconnu en Europe. Réussir à développer l’association pour pouvoir toujours apporter plus là où il y a le moins. Les destinations dans les années à suivre seront orientées vers l’archipel indonésien, l’Amérique centrale et une destination moins chaude mais tout aussi exotique, la Sibérie qui offre également des spots pour surfeurs.

Une initiative ambitieuse qui traduit une prise de conscience chez les plus jeunes quant aux enjeux environnementaux et humains qui concernent également les populations les plus démunies et qui souhaitent à leur tour profiter des plus beaux spots et ce dans les meilleures conditions.