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Algue toxique : quand le réchauffement climatique met en danger la santé des pratiquants d’activités nautiques et baigneurs

Un phénomène nouveau sur le littoral aquitain

Présente habituellement dans les eaux chaudes tropicales, Ostreopsis est une algue microscopique unicellulaire, invisible à l’oeil nu. Elle apparaît en général en zone littorale et se développe autour de macroalgues et sur les enrochements. Lorsque toutes les conditions sont réunies, ces algues se multiplient et peuvent couvrir une grande surface : c’est le phénomène de bloom ou efflorescence.

Un bloom aussi important d’Ostreopsis siamensis n’avait encore jamais été observé côté atlantique. Quelquses observations ont été faites notamment en fin d’été dernier sur le littoral d’Hendaye, mais aucun de cette ampleur. Le dérèglement climatique qui a pour conséquence le réchauffement de la température de l’eau, élargit les zones propices au développement de l’algue. L’activité humaine également, tel que le transport maritime (via les eaux de ballast), peut véhiculer des espèces invasives dans de nouveaux territoires et dans des eaux jusqu’ici épargnées. 

Des enjeux majeurs autour de l’apparition d’Ostreopsis siamensis

Un risque sanitaire 

État grippal, difficultés respiratoires, irritations cutanées, goût métallique font partie des symptômes observés suite à l’exposition aux toxines produites par cette algue. Le problème n’est donc pas à prendre à la légère et ses conséquences peuvent être graves sur la santé humaine, ce qui a expliqué la fermeture préventive d‘une grande majorité des plages de la côte basque de Biarritz à Saint Jean de Luz.   

Un risque socio-économique

Les activités nautiques et touristiques sont les premières impactées lors de l’apparition d’algues toxiques puisque les plages peuvent fermer pour plusieurs jours. Si ce type d’efflorescences se produit de manière régulière, celles-ci auront un impact non négligeable sur l’activité économique des littoraux en saison estivale. Présente sur le territoire, elle peut refaire surface dès lors où les conditions idéales sont réunies. Il apparaît primordial d’anticiper dès à présent un processus de gestion et d’aide à la décision afin d’être opérationnel en cas de nouvelles observations. 

Les revendications de Surfrider Europe pour la directive européenne sur les eaux de baignades 

Dans son Manifesto en vue de la révision de la Directive européennes sur les eaux de baignades, Surfrider Foundation Europe demande à ce que de nouveaux paramètres soient surveillés lors d’un contrôle de la qualité de l’eau : les déchets et les polluants chimiques, mais également les cyanobactéries et les PAN (Prolifération d’Algues Nuisibles) dont Ostreopsis siamensis et Ostreopsis ovata font partie. L’actualité montre bien l’importance pour la santé des usagers de procéder régulièrement à des analyses, de compléter le contrôle actuel de la qualité de l’eau afin d’anticiper et éviter les “crises”…

Aujourd’hui, seul le paramètre bactériologique est pris en considération lors du contrôle. En plus du nombre de paramètres, Surfrider Foundation Europe milite pour étendre les zones de contrôle aux zones de pratiques d’activités nautiques, tout au long de l’année et que ces informations soient facilement accessibles au public.

Pour en savoir plus sur la qualité des eaux de baignade : Rapport 2020 sur la qualité des eaux de baignade européennes : Surfrider Europe réagit et exprime ses revendications, 3 juin 2021.

En septembre, l’Union européenne lancera sa consultation citoyenne en vue de la révision de la Directive sur les eaux de baignade. Nous comptons sur vous pour participer à cette consultation pour nous aider à faire pression sur les législateurs européens et ainsi adopter une révision ambitieuse où tous les paramètres qui peuvent nuire à notre santé soient pris en compte.  

C’est ici pour en apprendre plus sur le sujet de l’algue Ostreopsis ovata.