Transport maritime
Le transport maritime, c’est 90% du transport de marchandises dans le monde. Si ce mode de transport est considéré comme étant le moins polluant, il doit encore relever de nombreux défis écologiques.
Depuis des siècles, les mers et les océans sont considérés comme de véritables enjeux géopolitiques. Le développement des activités humaines et les progrès technologiques apportant des risques supplémentaires importants pour l’environnement, il est rapidement apparu nécessaire d’adopter un droit maritime commun pour réglementer cet espace. La multiplication des accidents et des pollutions liées au transport maritime a forcé l’évolution de la législation de ce secteur.
Un mode de transport polluant
Le transport maritime reste une activité anthropique polluante à de nombreux égards.
Si les pollutions accidentelles, comme les marées noires par exemple, sont les plus médiatisées car les plus impressionnantes, il en existe de plus insidieuses qui forment la grande majorité des pollutions affectant le milieu marin :
- les dégazages : ils correspondent au déversement intentionnel des cuves comportant des résidus d’hydrocarbure issus de la propulsion du navire.
- le déversement des eaux de ballast : servant à équilibrer un navire lors de son chargement et déchargement, ces eaux contiennent des micro-organismes aquatiques transportés de port en port dont certaines espèces invasives sont susceptibles de menacer l’équilibre des écosystèmes endémiques.
- les pollutions domestiques : elles correspondent aux eaux noires ou grises chargées en matières polluantes ; peintures « antifouling » utilisées pour l’entretien du navire et la lutte contre la corrosion notamment grâce aux biocides qu’elles contiennent et qui relâchent des substances nocives pour les espèces aquatiques ; déchets produits par les navires et leurs équipages rejetés en mer.
- les pollutions atmosphériques : et tout particulièrement les effets de serre qui contribuent au changement climatique.
“Les marées noires ne sont qu’une pollution parmi tant d’autres.”
Green Marine Europe
Un programme de certification environnementale pour l’industrie maritime européenne.
Le label Green Marine Europe a un objectif simple : améliorer de manière concrète et mesurable la performance environnementale de l’industrie maritime. Surfrider Foundation et l’Alliance verte ont souhaité reprendre le même fonctionnement que le label nord-américain, en l’adaptant au contexte européen.
La volonté première du label est d’aller toujours au-delà de la réglementation existante, afin de pousser les armateurs à s’engager davantage.
Pour recevoir leur certification, les candidats doivent mesurer annuellement leur performance environnementale, se soumettre à une vérification externe, accepter de publier leurs résultats individuels et s’engager dans un processus d’amélioration continue.
La perte de conteneurs
Une pollution peu visible et méconnue
La perte de conteneurs par les navires peut survenir dans des cas d’événements en mer, d’accidents, ou dans des cas de défaillance de sécurité majeures. D’autres pertes, certes mineures en termes de volume mais tout aussi fréquentes, sont des pertes « fonctionnelles » liées au chargement, ou à la vétusté des conteneurs.
“Au total, on estime à 16 000 le nombre de conteneurs qui se sont retrouvés abandonnés en mer entre 1994 et 2018.”
A ce jour, il est encore difficile de quantifier avec précision l’ampleur de ces pertes. Il n’existe pas de méthode internationale partagée de suivi des pertes de conteneurs par les États, ce qui constitue un obstacle à l’interopérabilité des bases de données fragmentaires au plan international, tant dans les unités de mesures (TEU/ EVP/nombres de conteneurs) que dans les processus de collecte d’informations.
Depuis 2014, Surfrider Fondation, mène des études sur les pertes, afin de les quantifier et d’identifier leurs impacts et leurs origines. La première étude menée en 2014 avait permis de répertorier, de comptabiliser et tracer 13441 conteneurs perdus en mer entre 1994 et 2013. Le nouveau recensement effectué par Surfrider Foundation pour la période comprise entre les années de 2015 à 2018, conclut à l’identification et la traçabilité de la perte de 2563 conteneurs supplémentaires.